Le super se fait spécialement rare dans la capitale camerounaise depuis lundi dernier.
Les Camerounais souffrent le martyre depuis quelques jours dans la ville de Yaoundé. Le carburant est introuvable dans les stations-service et les prix ont augmenté là où l’essence est disponible. Au quartier et Mimboman ce lundi 8 janvier par exemple, c’était l’affluence dans les stations-services. En rangs serrés, voitures et motos attendaient d’être ravitaillées. “Nous sommes ici depuis 8h et on nous dit qu’il n’y a pas de carburant, on attend” lance en moto-taximan.
C’est le même cliché au terminus Mimboman. Alain, un taximan, s’est procuré le bidon de 20 litres d’essence à 8.000 francs au lieu de 6.500 comme les jours ordinaires. Pour pallier cette difficulté, certains ont entrepris de se rabattre vers les banlieues de la capitale politique, espérant trouver leur compte dans les stations-service. Que non. “Je sors d’Okola, il n’y a pas de carburant, partout. Je veux le carburant” ajoute le moto-taximan. Cette situation entraîne de graves conséquences sur les affaires. “Nous souffrons puisqu’on n’a pas de carburant. On ne parvient pas à accompagner les enfants à l’école”, martèle un autre jeune benskineur sur un ton colérique.
Dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier, le Président de la République a abordé la question de l’approvisionnement du Cameroun en produits énergétiques.
“Il a fallu augmenter le volume des subventions publiques, au prix d’importants efforts budgétaires. C’est ainsi qu’au cours de l’année 2022, près de 700 milliards de Francs CFA ont été dépensés par le Trésor Public au titre des subventions pour les carburants et 75 milliards de Francs CFA pour le gaz domestique. Au regard de l’intensité des chocs exogènes et de leur impact sur notre économie, j’ai instruit le Gouvernement d’étudier toutes les options permettant de stabiliser les prix à leur niveau actuel, et de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs. Cependant, il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement”, a déclaré Paul Biya.
Les prix homologués à la pompe sont 630 FCFA le litre de Super, 575 FCFA pour le gazole, 350 pour le pétrole lampant et 6500 pour la bouteille de gaz domestique de 12 kilogrammes. Si le Gouvernement ne s’est pas expliqué sur cette pénurie, certains experts y voient une pirouette pour augmenter les prix à la pompe.