Selon le chef de l’État, les besoins financiers pour poursuivre la subvention sont devenus insupportables. Explications.
L’annonce est assez subtile. Mais elle n’a pas échappé aux analystes du discours de fin d’année du président de la République. En effet dès la page 4 de ce message du 31 décembre 2022 pour sa version papier, le président de la République aborde la question de l’approvisionnement du Cameroun en produits énergétiques. La fourniture de ces ressources a connu des ” perturbations considérables” en 2022. Et afin d’assurer l’approvisionnement du marché, le Cameroun a dû ” augmenter le volume des subventions publiques, au prix d’importants efforts budgétaires” indique t-il.
À en croire le président de la République, le pays a dépensé en 2022 la somme de 700 miliards de FCFA comme subventions du carburant et 75 miliards de subvention pour le gaz domestique. Dans l’optique d’assurer une stabilité des prix à leur niveau actuel et résister ” à l’intensité des chocs exogènes et leur impact” sur l’économie Paul BIYA dit avoir demandé au Gouvernement d’étudier toutes les options et de “préserver le pouvoir d’achat des consommateurs”.Mauvaise nouvelle.
C’est après cet état des lieux que le chef de l’État lâche la nouvelle que les camerounais ne veulent pas. ” Il est de plus en plus évident que notre pays comme bien d’autres en Afrique et ailleurs ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement la mise en œuvre de notre politique de développement”. En clair le Gouvernement va augmenter le prix des produits pétroliers pour faire face à la hausse sans cesse croissante des subventions publiques.
Ce n’est pas soutenable à long terme. Il y a donc une réflexion à mener”. Cette option de la diminution des subventions et donc de l’augmentation des prix à la pompe est celle voulue par le Fonds monétaire international. Le FMI a toujours soutenu que les subventions publiques des hydrocarbures au Cameroun étaient “inefficaces” et qu’il fallait les réorienter.