Ils sont principalement inculpés pour leur soutien financier aux milices séparatistes ambazonniennes.
Claude Ngenevu Chi, 40 ans, résident à Lee’s Summit (État du Missouri); Francis Chenyi, 49 ans, de St Paul (Minnesota) ; et Lah Nestor Langmi, 46 ans, de Buffalo (New York), tous citoyens américains d’origine camerounaise, sont actuellement devant la justice américaine pour leur rôle dans le financement de la crise séparatiste dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun.
Les chefs d’inculpation ont été dévoilés hier lundi 29 novembre 2022 dans un communiqué du département d’Etat américain chargé de la justice. C’est le jury fédéral de Kansas City dans le Missouri, qui est chargé de l’affaire. Les trois camerounais sont accusés d’avoir “sollicité et collecté des fonds pour acheter du matériel, des fournitures, des armes et du matériel explosif destinés à être utilisés dans les attaques contre le personnel du gouvernement camerounais, les forces de sécurité et les biens ainsi que d’autres civils soupçonnés de collaborer avec le gouvernement”, renseigne le communiqué.
Par ailleurs, “ces fonds ont été collectés par le biais d’applications de chat en ligne et de plate-formes de paiement auprès des personnes situées aux États-Unis et à l’étranger. Les fonds ont ensuite été transférés de divers comptes financiers et de crypto-monnaie contrôlés par les accusés par le biais d’intermédiaires, aux combattants séparatistes pour soutenir les attaques au Cameroun”. Christian Tumi.
La justice américaine énonce la somme de 350.000 dollars recueillie par les intéressés depuis le 1er janvier 2018. De l’argent provenant des dons volontaires. Plus grave encore, les enquêtes révèlent que “des citoyens américains ont été extorqués (par les trois camerounais ndlr) pour obtenir le paiement d’une rançon afin d’obtenir la libération de leurs proches enlevés vivant au Cameroun.
Les rançons ont ensuite été transférées aux combattants séparatistes pour financer leurs opérations”. L’acte d’accusation allègue que les trois complices ont conspiré avec d’autres pour enlever les civils au Cameroun et les détenir contre rançon. C’est par exemple grâce à ces soutiens financiers qu’en novembre 2020 les séparatistes ont pu kidnapper le cardinal Christian Tumi ainsi que le Fon Sehm Mbinglo II, le chef traditionnel de la communauté Nso, dans le département du Bui, région du Nord-ouest.
Chi, Chenyi et Langmi sont identifiés comme ayant chacun occupé des postes importants au sein d’une organisation qui a soutenu et dirigé le groupe séparatiste. Le communiqué du département de la Justice invite “toute personne ayant des informations liées à cette enquête (…) à contacter le FBI”, même sous un anonymat.
À l’analyse, l’engagement de la justice américaine constitue un baume pour les relations entre Yaoundé et Washington.