Les chefs de l’État Camerounais et Français se sont entretenus par téléphone ce 8 février. Selon le communiqué publié par le palais de l’Elysée les deux chefs d’État se sont « félicités de la qualité des travaux menés par la Commission mixte franco-camerounaise pluridisciplinaire » sur le rôle et l’engagement de la France au Cameroun dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d’opposition entre 1945 et 1971.
L’on apprend du site du palais présidentiel français que, Emmanuel Macron a rappelé à son interlocuteur son attachement à poursuivre ce travail de mémoire et de vérité initié avec le Cameroun en 2022, à Yaoundé. Les deux homologues se sont engagés à faire « un suivi substantiel » sur l’engagement de la France au Cameroun dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d’opposition.
En recevant le rapport de la Commission mise en place pour assurer ce travail de mémoire, le 28 janvier dernier au palais d’Etoudi, Paul Biya avait indiqué que ce travail doit se comprendre comme une première étape nécessaire qui ouvre les perspectives à d’autres recherches dans la quête de la vérité. Le président camerounais a suggéré aux chercheurs de prendre le relai. Il en a profité pour suggérer la création d’un comité de suivi pour mieux capitaliser les résultats présentés par la Commission mémoire.
La Commission Mémoire coprésidée par l’historienne française Karine Ramondy et le musicien camerounais Blick Bassy, a présenté ses travaux en deux étapes : le 21 janvier dernier à Emmanuel Macron à Paris, et le 28 janvier à Paul Biya à Yaoundé. Dans ce rapport de plus de 1000 pages écrits par 14 historiens Camerounais et Français, les premières recherches montrent que la France a mené une guerre au Cameroun, marquée par « une violence extrême ». La guerre avait été menée à la fin des années 50.