Le président de la République s’est exprimé samedi soir depuis son palais d’ Etoudi. Dans son traditionnel discours à la jeunesse prononcé chaque 10 février, Paul Biya a « volontairement évité » certains sujets prêtant le flanc aux vulgarités et aux futilités.
Sans surprise, des jeunes ont été déçus par le discours prononcé samedi dernier par le président Paul Biya, en prélude à la 58e fête nationale de la jeunesse qui s’est célébré hier 11 février. Pendant une vingtaine de minutes, Paul Biya évoqué superficiellement les questions d’emplois, d’éducation, d’insertion socio-professionnelle, ainsi que quelques fléaux qui plombent le bon fonctionnement de la société. Paul Biya a une fois de plus montré son penchant pour des vulgarités quand il a déclaré « Nous sommes le continent », faisant référence à une expression inventée par les internautes pour signifier la résilience dont font preuve les Camerounais à toute épreuve.
Le Président de la République a aussi accordé une grande importance au questions liées au sport, citant au passage Francis Nganou comme exemple. Même si le sport intéresse plusieurs jeunes Camerounais, il demeure un sujet secondaire par rapport aux questions qui touchent à la vitalité du Cameroun.
Malgré l’optimisme exprimé par Paul Biya, sa prestation est passée à côté de plusieurs questions essentielles. Pour ses détracteurs, ce discours est un « interminable bavardage, sans vision et surtout sans solutions aux problèmes des Camerounais », a affirmé un internaute.
Et pour le matérialiser, Paul Biya n’a pas dit un mot sur la situation sécuritaire du Cameroun, alors que les enlèvements se multiplient dans le Grand Nord, et que les grandes villes enregistrent chaque jour des cas de disparition, d’agression, de viols et que les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont sujettes aux attaques meurtrières chaque jour. Hier par exemple plusieurs personnes ont été victimes d’une attaque à Nkambe dans la région du Nord-Ouest. Certaines sources évoquent 2 morts et plus de 50 blessés.
Le Président de la République a également évité d’évoquer les questions de santé et du manque de prise en charge des patients dans les hôpitaux. Lui qui promettait la Couverture Santé Universelle il y a quelques années est resté muet sur le sujet. Entre-temps les Camerounais continuent de mourir dans les hôpitaux fautes de moyens et de plateau technique adapté.
L’affaire Herve Bopda, du nom de cet homme de 45 ans accusé, de viol, séquestration, menace à main armée, sodomie par des centaines n’a pas fait l’objet d’un commentaire de Paul Biya, pourtant c’est une question qui a suscité l’indignation de la communauté nationale et internationale.
A toutes ces omissions, il faut ajouter la question des enseignants, de l’inflation, me mauvais état des routes, de l’absence d’eau et d’électricité, du manque de moyens pour soutenir les petites entreprises qui n’ont pas été évoquées.
Pour Alain Alima, chercheur à la faculté les sciences politiques de l’université de Yaoundé, « Paul Biya multiplie des promesses non tenues. » Il a prononcé un discours lunaire qui ouvre une nouvelle étape de la maltraitance sociale été n’apporte aucune solution. Entre temps, les factures vont pas augmenter , la nourriture aussi, mais les salaires ne vont pas bouger. La messe est dite », soutient-il.