La situation est tendue dans le milieu artistique camerounais suite à la décision de la CRTV, dirigée par Charles Ndongo, de débloquer une somme de 850 millions FCFA destinée au paiement des droits d’auteur des artistes. Cette annonce a provoqué une véritable guerre entre les différents groupes d’artistes au sein de la Sonacam.
Mardi dernier, une réunion s’est tenue sous l’égide du ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, dans l’espoir de trouver un consensus sur la gestion de cette somme conséquente. Cependant, les discussions ont rapidement révélé des tensions profondes entre au moins trois camps formés au sein de la Sonacam.
Le premier groupe, dirigé par le Président du Conseil d’Administration (PCA) de la Sonacam, Ate Bazore, soutient que l’argent devrait être géré par son leadership. “Si on dit qu’il y a un groupe et qu’il faille tordre la loi pour plaire à ce groupe, moi je dis qu’il y a un problème”, a déclaré Ate Bazore. De l’autre côté, Ledoux Marcellin, représentant d’un deuxième groupe composé principalement d’anciens membres de la Sonacam, a accusé Bazore de manquer de transparence concernant un document qu’il aurait signé stipulant que les fonds devraient être alloués aux arriérés.
Initialement, les artistes avaient prévu de mener une manifestation pacifique pour inciter le directeur général de la CRTV à verser cet argent dû.
Toutefois, la situation a failli dégénérer en affrontement physique lorsque les tensions ont monté lors des discussions. Le ministre Sadi, visiblement dépassé par les événements, a lancé : “Désignez-moi un responsable et dès demain, on se retrouve et vous allez me dire comment on fait.” À cela s’ajoute le fait que d’autres sociétés de gestion des droits d’auteur se sont également manifestées pour réclamer leur part dans la gestion de ces fonds, rendant ainsi le processus encore plus complexe.
Ce conflit met en lumière non seulement les divisions au sein du secteur artistique camerounais mais aussi les défis liés à la gestion des droits d’auteur dans un environnement où chacun semble vouloir tirer son épingle du jeu.