Le commissaire spécial d’Ayos dans le Centre les invite à se présenter ce vendredi
Et ça recommence. Les enseignants sont à nouveau intimidés pour avoir observé la grève à la rentrée scolaire. Cette fois c’est à Ayos dans le département du Nyong et Mfoumou dans la région du Centre que la répression est enclenchée.
En effet, le commissaire spécial de la ville d’Ayos invite une vingtaine d’enseignants ( 18 exactement) à se présenter ce vendredi 8 septembre 2023. Ils doivent répondre des faits ” d’absentéisme… à leurs postes de travail respectifs”. Le commissaire spécial Joseph NANPIGUI indique qu’il agit dans le cadre des ” instructions de Monsieur le préfet du Nyong et Mfoumou”.
Le 4 septembre dernier en effet, le préfet en question, François ETAPA envoyait une correspondance aux délégués départementaux et assimilés du Nyong et Mfoumou. Correspondance avec pour objet, Absentéisme, et dans laquelle il disait regretter que certains fonctionnaires ” continuent à s’absenter de leur service, des jours, des semaines, voire des mois parfois avec la complicité de leurs supérieurs hiérarchiques”.
L’autorité administrative annonçait qu’à compter du 1er septembre 2023, ” tout agent ou responsable absent de son poste de travail sera placé en position d’absence irrégulière sans préjudice de la traduction du mis en cause devant le conseil de discipline de la fonction publique” .
On peut dire que cette traque a commencé donc par les enseignants. Les 18 attendus ce vendredi au commissariat spécial d’Ayos, ce sont les nommés ABADA, KELONG, NJUMA, EBOGO, NYEMECK, NDJARA, MBIA, MANY, MESSINA, TRODAK, MAWE, NWAME, NGUINI, KOAGNE, MENGANG, JOKEN, MBECK, KENKACK.
L’année dernière, la même méthode avait été utilisée contre les enseignants qui avaient observé le mot d’ordre de grève. Ce alors que dans le même temps, les pouvoirs publics négociaient avec les seigneurs de la craie pour une reprise des cours.
Depuis le début de cette année scolaire 2023-2024, le Mouvement OTS , organisation fédératrice des enseignants a appelé les enseignants à ne pas prendre la craie. Une grève illimitée “jusqu’à ce que le gouvernement résout les deux points de nos revendications” lit on dans leur déclaration parvenue à notre rédaction. Ces revendications ce sont la signature du statut spécial des enseignants dont le contenu est une révision du décret du 5 décembre 2000 portant statut particulier des fonctionnaires des corps de l’éducation nationale, le paiement de la dette due aux enseignants pour toutes les promotions, toutes rubriques confondues.
L’appel à la grève n’a été que partiellement suivi à travers le territoire national où la plupart des établissements scolaires fonctionnent normalement. On a par contre constaté le respect du mot d’ordre dans plusieurs lycées des zones rurales, Santchou à l’Ouest, Ayos dans le centre et plusieurs établissements de l’extrême nord et du nord