Des délégués dénoncent la fraude dans le processus de désignation des responsables régionaux de l’instance faîtière des jeunes.
Des voix se sont élevées hier, mercredi 7 décembre, dans la région du Littoral pour dénoncer le flou et les irrégularités qui entourent les le renouvellement des organes dirigeants au sein du conseil national de la jeunesse, CNJC.
Des leaders d’associations membres du CNJC dans la région du Littoral, ont déserté la salle où se tenait le scrutin au quartier Bonanjo. Ils se plaignent entre autres de la soustraction des pièces de certains candidats élus, du remplacement illégal de plusieurs élus par les personnes fictives, des délais de dépôt de dossiers à géométrie variable ou encore de l’absence de vérification et du non respect du quorum requis. Les jeunes du Littoral protestent également contre l’admission aux élections des personnes ayant dépassé 32 ans, l’âge limite d’éligibilité.
“Nous avons enregistré ces cas, nous avons des cas de procès verbaux qui ne reflétaient absolument pas la réalité sur le terrain”, lance Moïse Mbimbe, le Délégué Littoral du CNJC.
A cela s’ajoutent les pressions et les chantages multiformes des personnels du Minjec sur certains jeunes. Dans une correspondance adressée à Mounouna Foutsou, le ministre de la jeunesse et de l’éducation civique, le collectif des délégués ainsi frustrés relève que “les jeunes considérés comme non acquis à la cause de la présidente sortante, et donc le ministre de la jeunesse, n’ont pas été autorisés à soumettre leurs candidatures. L’objectif étant d’empêcher toute candidature potentiellement hostile aux personnes sus évoquées” peut t-on lire dans la lettre.
“Pour mon cas particulier, je rappelle que c’est M. le ministre de la jeunesse qui m’a exclu alors que les textes sont clairs. C’est l’Assemblée Générale qui a ce pouvoir. Donc le ministre m’a écarté parce que j’avais un regard sur la gestion foncière des comptes du CNJC”, renchérit Michel Mbom, ex trésorier national du CNJC.
Pour le collectif, cette “mascarade” permet chaque jour un peu plus de maintenir “Fadimatou Iyawa à la tête du CNJC, au travers d’une nomination maquillée” Toute chose qui a terme, “aura pour conséquence de faire le lit à l’injustice, l’inégalité des chances et aux frustrations”.
Le mandat de l’équipe dirigeante actuelle du CNJC supposé prendre fin en avril 2021 a été prorogé par le ministère de la Jeunesse et de l’éducation civique officiellement pour difficultés budgétaires.
Les membres du CNJC frustrés entrevoient de créer un conseil national de la jeunesse alternatif pour palier ces difficultés.