La région de l’Extrême-Nord du Cameroun demeure un foyer de tensions malgré les efforts persistants des forces de défense pour endiguer la menace Boko Haram. Le 28 août dernier, un convoi du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) en route pour une relève à Zamga a été pris dans une embuscade meurtrière, mettant en lumière la dangerosité persistante de cette zone frontalière avec le Nigeria.

D’après des sources sécuritaires et humanitaires concordantes, l’attaque a fait une dizaine de blessés parmi les soldats, dont quatre dans un état critique, et trois militaires sont portés disparus. Des images circulant sur les réseaux sociaux révèlent la gravité de l’assaut, montrant trois véhicules militaires totalement calcinés. Une source sécuritaire a confirmé l’attaque, bien qu’aucun bilan officiel n’ait encore été communiqué.
Un autre incident a été signalé sur l’axe Bame-Sandawaridji, où une embuscade a coûté la vie à un soldat du BIR et au conducteur de la moto sur laquelle il circulait.
Un précédent assaut, survenu dans la nuit du 29 au 30 mai 2024, a ciblé un poste des Forces de défense et de sécurité à l’entrée sud de Mora. Le bilan non officiel fait état de quatre morts, incluant deux douaniers, un policier, et un civil, ainsi qu’un blessé. Les assaillants ont également dérobé des équipements militaires, dont une mitraillette de type kalachnikov et un pistolet.
Depuis 2014, le Cameroun est en guerre ouverte contre Boko Haram, un conflit déclenché par les incursions des combattants nigérians cherchant à établir un califat transfrontalier s’étendant jusqu’au Tchad. Bien que les forces camerounaises aient réussi à contenir les intrusions sur la frontière avec le Nigeria, Boko Haram, bien qu’affaibli, continue de mener des attaques sporadiques mais dévastatrices. La menace est toujours là.
Bachirou Elhadj BDO