Foumban : un pasteur auditionné par la police après une virulente prédication – Face à la misère qui ronge les Camerounais et aux multiples difficultés que traverse le pays, le révérend pasteur Yves Foncha avait appelé, dans une homélie, ses fidèles à prendre leurs responsabilités en faisant le bon choix lors des prochaines échéances électorales.
C’est une convocation judiciaire qui inquiète. Il y a quelques jours, le révérend pasteur Yves Foncha Méfire, pasteur de l’église d’évangélisation par le Christ décentralisé a été convoqué par le commissaire de police chef de l’antenne de la Surveillance du territoire de Foumban. L’homme de Dieu est accusé d’avoir tenu des propos subversifs lors d’une homélie.
« Nous déclarons avec l’autorité prophétique qui nous a été conférée que Dieu ne laissera pas ce pays sombrer dans le désespoir. Il suscitera des hommes capables de changer la donne et de redonner espoir au peuple camerounais. Oui, il faut que le peuple camerounais ait la chance d’avoir des hommes comme Jéroboam et que ce peuple soit aussi capable de suivre le leader charismatique qui va prendre la résolution de changer, parce qu’il faut une révolution mentale à ce pays. Il faut qu’il y ait des hommes qui soient capables de dire non. « À un certain nombre de choses », avait déclaré, plein d’émotions, le pasteur. Il ajoutait : « Il y a lieu de libérer le peuple afin qu’il soit lui-même acteur et participant à la construction de son bien-être. Parce que par la décentralisation, le peuple pourrait lui-même se prendre en charge. Et c’est ce que Jéroboam a décidé de faire avec le peuple du Nord d’Israël. Il est clair, mesdames et messieurs, que si vous continuez à vivre dans la situation que nous vivons actuellement, vous allez récolter ce que vous avez semé. Si vous voulez que votre sort change, Dieu ne descendra pas du ciel ; autant nous allons faire les prières ici pour la paix, nous ne serons jamais en paix. »
Le pasteur avait fait cette déclaration au cours d’une rencontre œcuménique organisée par le maire de Foumban.
Tomaino Dam Njoya, la maire de Foumban, a qualifié cette audition d’abomination. Sur sa page Facebook, le pasteur a indiqué qu’on n’effraye pas un adulte avec une chenille.
Cette convocation vient jeter le discrédit sur les propos du ministre de la Communication René Emmanuel Sadi qui indiquait dans une sortie publiée hier que : « le Cameroun se veut une démocratie et un État de droit où les citoyens, quels qu’ils soient, peuvent s’exprimer librement et faire connaitre leur point de vue sur les grands enjeux de la nation. »