Genève : l’Etat du Cameroun invité à améliorer la situation des droits de l’homme Plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit de Yaoundé, lors de la 81e session du comité contre la torture qui s’est tenue du 13 au 14 novembre à Genève.
La cérémonie de clôture de cette session, qui avait pour but d’évaluer les mécanismes et le respect de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants par l’État du Cameroun, a été meublée par plusieurs prises de parole.
Celle de Salomon Ehet, l’ambassadeur représentant permanent du Cameroun auprès des organisations internationales à Genève. Le diplomate camerounais a affirmé que le Cameroun est un État de droit et qu’il n’y a pas une torture d’État au Cameroun. Salomon Ehet a mentionné avec emphase que le conflit qui secoue les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest n’est pas une guerre entre les francophones et les anglophones.
Il a également évoqué la question des violences domestiques. Selon ses dires, la loi Camerounaise punit toute forme de violence, ainsi que le viol. « La loi punit également les violences basées sur le genre, ainsi que les mutilations génitales, l’avortement », a-t-il affirmé.
Affaire Paul Chouta
Les questions sur certaines affaires sensibles ont aussi été évoquées. Sur l’affaire Paul Chouta, Patrick Nsegbe Belombe, membre de la délégation camerounaise, a expliqué que les “enquêtes sont en cours pour rattraper l’auteur de son kidnapping et le traduire devant les juridictions”.
Sur le cas Longue Longue, il a indiqué que “L’affaire Longue Longue, les faits ayant été commis par les militaires, une enquête a été ouverte par le ministre de la défense et les auteurs seront punis”.
Le cas des personnes soupçonnées d’abus dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, où il a rappelé qu’il n’y a pas une torture d’État au Cameroun, était également au menu des échanges. Le chargé d’études assistant au ministère de la justice, a pris appui sur une note du ministre délégué à la présidence chargé de la défense qui rappelait le respect de la dignité humaine. Ajoutant que les auteurs ont été condamnés à de lourdes peines de prison.
L’affaire de Ngarbuh dans la région du Nord-Ouest n’a pas échappé au Comité contre la torture. Les autorités camerounaises ont affirmé que les officiels ont été traduits devant les juridictions et que la procédure suit son cours. “Elle a notamment connu des retards procéduraux du fait de la collégialité du tribunal. Et non des magistrats ou de l’administration ” a reconnu le magistrat.
Salomon Ehet est également revenu pour expliquer que les cas de tortures observés au Cameroun sont des cas isolés qui relèvent des bavures et leurs auteurs sont traduits devant les juridictions
Il n’a pas manqué d’évoquer la formation au sein des formations professionnelles qui enseignent les cours des Droits de l’homme et du Droit humanitaire. Selon lui, il s’agit d’une dynamique préventive conformément aux exigences des Droits de l’homme, a souligné l’ambassadeur.
Prenant la parole, un expert du Comité contre la torture a précisé que, malgré les explications du gouvernement, la responsabilité de l’État est toujours reconnue lorsque ce dernier ne mets pas sur pied des mesures pour prévenir et punir les auteurs des actes de torture.
Joseph Essama envoyé spécial à Genève