Les syndicats s’opposent à la baisse de 50% de la ristourne que
Les entreprises brassicoles comptent prélever.
Le secteur brassicole est secoué depuis plusieurs jours par une guerre presque ouverte entre les syndicats et les entreprises du secteur brassicole. C’est que les entreprises du secteur brassicole ont annoncé qu’elles vont prélever 50% des ristournes reversées aux détaillants. Dans une correspondance adressée aux différents syndicats du secteur brassicole, les directeurs généraux des sociétés Boissons du Cameroun, Union camerounaise des brasseries (Ucb), Guinness Cameroun S.A et Fermencam, réunies au sein de la Cameroon Alcohol Producers Association (Capa), ont décidé de prélever 50% de la ristourne/épargne retenue et reversée aux détaillants à partir du 1er octobre.
Selon les signataires de la correspondance, l’objectif est de mieux faire face à la situation économique actuelle, en mettant en place des solutions pour assurer la pérennité de leurs activités.
Une décision très mal accueillie au sein de la Synergie nationale des exploitants des débits de boissons du Cameroun (Synedebocam). Ceux-ci évoquent l’illégalité de cette décision et menacent d’entrer en grève.
Cette baisse des ristournes intervient dans un contexte où les entreprises brassicoles disent faire face à une augmentation de leur charge. En effet, le gouvernement camerounais a récemment fait part de son intention de mettre en place le marquage fiscal des bières à partir de l’année 2024. Cette mesure, qui a pour objectif de lutter contre la fraude et d’améliorer la traçabilité des produits brassicoles, va induire une hausse des charges chez les brasseurs de bière.
Selon la circulaire relative à la préparation du budget de l’État pour l’exercice 2024, le chef de l’État a ordonné cette mesure afin d’accroître les recettes fiscales et de permettre aux industriels de sécuriser et d’authentifier leur production. Cette initiative suit la logique de la pratique déjà en cours depuis plus de 10 ans pour les vins et les spiritueux, qui consiste à coller une vignette sur chaque bouteille.
Avec cette mesure , deux hypothèses s’ouvrent, soit la bière, vendue à 650 FCFA, augmente de 50 FCFA. Soit les brasseurs baissent le prix de la ristourne octroyée aux détaillants.
Cette perspective préoccupe les consommateurs, d’autant plus qu’en mai 2022, le Syndicat national des débits de boissons et bars du Cameroun avait déjà demandé une hausse du prix de la bière, demande à laquelle le ministère du commerce s’était opposé en arguant que toute hausse de prix doit respecter des règles strictes. Il reste à voir comment cette mesure sera appliquée et quelles en seront les conséquences réelles sur le prix de la bière.