Le porte parole du Gouvernement avait mis en garde les médias. Il vient de faire une mise au point
” Nous avons tenus non pas à mettre en garde mais à appeler l’attention de certains de nos concitoyens sur ce genre de d’analyses, ces prophéties de mauvais aloi qui n’avaient pas lieu d’être. La Cameroun est un pays stable, un pays de droit où des institutions sont démocratiques, qui n’a pas à s’inquiéter de ce qui s’est fait dans tel ou tel pays.
Donc nous voulions en même temps rassurer nos compatriotes pour leur dire que les mécanismes chez nous sont clairs. Et pour accéder au pouvoir on n’a pas besoin d’un coup de force. Je n’ai jamais eu l’intention de museler la presse.
Au contraire nous avons fait le choix de la démocratie depuis de longues années et je pense que l’illustration de cet option qui est irréversible elle est parlante à travers le foisonnement des chaînes de télévision, le nombre de absolument impressionnant des organes de presse et surtout comme je vous l’ai dit la liberté de ton de nos médias” affirme René Emmanuel SADI
Le ministre de la communication porte parole du gouvernement s’exprimait ainsi ce matin du vendredi 29 septembre 2023 au micro de nos confères de Radio France Internationale ( RFI)
En rappel, le ministre de la Communication avait le 25 septembre dernier menacé de faire arrêter les analystes et commentateurs qui font le parallèle entre les coups d’état enregistrés ces derniers temps en Afrique et la situation politique au Cameroun
Les autorités disaient alors avoir constaté à travers des médias nationaux et étrangers “toutes presses confondues” que ” des personnes se livrent à des analyses ou commentaires inspirés par les coups de force survenus dans certains pays africains et croient pouvoir par là même prophétiser la déstabilisation d’autres pays par effet de contagion y compris le Cameroun”.
Des analyses ” spécieuses”, de ” spéculations fantaisistes” , de ” conjectures donnant lieu à des extrapolations hâtives “. Pour Yaoundé, disait le communiqué du Porte parole du gouvernement, le Cameroun est ” un état de droit, doté d’institutions démocratiques au sein desquelles sont clairement définis les mécanismes d’accession au pouvoir”.
Le Mincom affirmait que le Cameroun ” condamne … sans réserve toute prise de pouvoir par des voies anti constitutionnelles”.
La sortie du MINCOM rappellait l’attachement du Cameroun au principe de la ” non ingérence dans les affaires intérieures d’autres états” estimant au passage que les “réalités spécifiques à chaque pays ne sauraient en aucun cas faire l’objet d’une transposition systématique”
Le Communiqué invitait les intervenants des médias à ” se garder d’établir des parallèles insensés et saugrenus, et de faire des prédictions ubuesques sur le devenir du Cameroun qui pourraient s’apparenter à des appels à la déstabilisation de l’état et de ce fait justifier leur interpellation et leur traduction devant la justice, conformément à nos lois et règlements “
La communication de René Emmanuel SADI s’achèvait par un appel à la “vigilance et au patriotisme de tous” et une exhortation à” continuer de faire confiance aux institutions de la République et à celles et ceux qui ont la charge de présider aux destinées de la Nation
Cette sortie du Gouvernement intervenant alors que le Coup d’état du 30 Août au Gabon, celui du 26 Juillet au Niger et bien avant ceux du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée font dire à certaines analystes que la prise du pouvoir par les militaires peut être une solution aux gérontocraties et aux violations des droits des populations par les chefs d’état à travers le continent