Convoquée à plusieurs reprises à la légion de Gendarmerie de Douala, dame Jacqueline Moukouri ne s’est jamais présentée. Elle laisse d’ailleurs savoir à qui veut l’entendre qu’elle ne payera pas.
L’affaire n’a pas fait grand feu à Douala, pourtant les faits sont extrêmement graves. Ça se passe au quartier Bonapriso à Douala, au lieu-dit Collège IPN, rue Tokoto. Jacqueline Moukouri cohéritière avec son frère Soppo Moukouri Thomas d’un immeuble familial légué par leur défunt père, Doumbe Moukouri Ebenezer, à Douala, décide de vendre cet héritage de façon irrégulière à une grande société pour la construction d’un super-marché, apprend-on.
Son frère l’accuse de n’avoir pas eu d’entente préalable avec lui et d’avoir préféré, procéder à des subterfuges pour dilapider leur héritage. Car on ne sait par quel stratagème dame Jacqueline Moukouri a pu produire un rapport du Labogénie, alléguant que l’immeuble est menacé de ruine et doit être détruit de toute urgence.
Face à cette forfaiture, son frère Thomas Moukouri demande une contre-expertise, affirmant que l’immeuble bâti en 1986 ne présente aucun risque. Mais c’était sans savoir la gravité du complot qui s’était déjà tramé entre sa sœur et les services compétents de la communauté urbaine de Douala. Sans tenir compte des réserves émises par l’autre partie Roger Mbassa Ndine, le maire de Douala ordonne la destruction de l’immeuble, sans en informer le cohéritier.
Le 9 aout dernier, les 41 locataires de l’immeuble reçoivent une notification de quitter les lieux dans les une semaine qui suivent alors que tous ces locataires ont des baux commerciaux qui courent. Plusieurs locataires se rendent au service du gouverneur pour voir des explications sur les délais de déguerpissement jugés très courts. Au service du gouverneur, les locataires n’ont presque pas été écoutés.
Certains locataires ont alors saisi le juge administratif du tribunal de Bonajo qui a décidé de surseoir la démolition du bâtiment sauf que le maire de Douala, n’a pas respecté cette décision. Finalement l’immeuble a été détruit le 7 septembre dernier aux environs de 7 heures sans que les locataires puissent enlever leurs biens.
Non seulement plusieurs locataires, dont les baux commerciaux couraient encore ont perdu leur biens, mais aussi dame Jacqueline Moukouri qui a initié l’affaire refuse de les dédommager. Depuis le 8 septembre dernier, une plainte a été déposée contre Dame Jacqueline Moukouri à la compagnie de gendarmerie de Douala 1er, convoquée à plusieurs reprises, elle ne s’est jamais présentée et dit à qui veut l’entendre qu’elle ne va pas dédommager les locataires. Et malgré cela, les autorités en charge du dossier semblent ne pas être préoccupées par cette injustice.
Contactée dame Moukouri se défend. Elle affirme ne pas être responsable de la dégradation de l’immeuble et que ce sont les services compétents qui ont procédé à la destruction de la bâtisse.
Au sein de l’opinion, certains pointent du doigt la complicité entre Jacqueline Moukouri et certaines autorités, notamment le maire de la ville de Douala, le Préfet du Wouri, ainsi que les services du gouverneur. Du début de l’affaire jusqu’à ce jour, dame Moukouri semble bénéficier de la protection de ces autorités, au détriment des pauvres locataires qui ont tout perdu lors de la destruction de l’immeuble. On ne comprends pas comment tout cela a pu se passer avec la bénédiction des autorités et malgré les différentes plaintes, cette dame qui se dit fort, n’a jamais été inquiétée. Vivement que justice soit faite à ces locataires qui demandent uniquement que leurs droits soient payés.