Hier matin, une violente confrontation a éclaté entre les habitants des villages de Doreissou, majoritairement de l’ethnie Massa, et de Dama, principalement de l’ethnie Mousgoum, dans l’arrondissement de Kai-Kai. Ce conflit, alimenté par des tensions foncières, a rapidement dégénéré en bataille rangée, faisant deux morts et de nombreux blessés.
Les hostilités ont commencé par une querelle sur les terres contestées, exacerbée par les retards des pluies ces dernières années, qui poussent les familles à se battre pour leur survie en cultivant dès l’arrivée des pluies. Les limites des espaces cultivables étant souvent oubliées, la tension monte rapidement. Les résidents des deux villages, armés de flèches, de lances, de machettes et de bâtons, ont échangé des coups violents, plongeant la localité dans un chaos total.
Le village de Doreissou déplore deux décès et quatorze blessés, évacués vers les hôpitaux de district de Vélé et de Yagoua. Du côté de Dama, treize personnes ont été blessées, dont deux grièvement, transférées à l’hôpital régional annexe de Yagoua. En représailles aux assassinats, les habitants de Doreissou ont incendié et vandalisé les boutiques des commerçants de Dama au marché de Doréissou, exacerbant ainsi la tension.
Face à cette situation critique, le Préfet du Mayo-Danay, Jean-Lazare NDONGO-NDONGO, accompagné de son état-major, du sous-préfet et du commissaire spécial de Kai-Kai, s’est rendu sur les lieux. Il a présenté ses condoléances aux familles endeuillées et exhorté les populations à renoncer à la vengeance. Insistant sur la nécessité de préserver la paix et la sécurité dans la région, il a imposé des restrictions de mouvements pour les populations des deux villages afin de prévenir d’autres violences.
Les chefs traditionnels, garants des limites des territoires, sont appelés à jouer un rôle crucial pour résoudre ce conflit et ramener la quiétude dans la communauté. Leur connaissance des terres et des pratiques locales est essentielle pour apaiser les tensions et éviter de nouveaux affrontements.
Alors que les corps des défunts ont été remis aux familles pour les funérailles après un constat médical, la situation reste tendue. Les autorités locales et traditionnelles travaillent de concert pour ramener la paix et la sécurité dans la région. Nous suivrons de près l’évolution de cette situation et vous tiendrons informés des développements futurs.
BDO