Children without birth certificates in Kolofata
Dans l’arrondissement de Kolofata, plusieurs localités – dont Kouyapé, Talkomari, Gancé, Yagoua, Gouzoudou, Amchidé, Bagarrissé, Sanda Waziri et Kerawa – sont quotidiennement frappées par la violence brutale du groupe terroriste Boko Haram. Les attaques, d’une violence systématique, ne se contentent pas d’infliger des blessures physiques ; elles déstabilisent également le tissu administratif et social de communautés déjà fragilisées par des décennies d’abandon.
Au cœur de ce drame se trouve une crise administrative majeure : plus de 49 % des habitants se retrouvent privés de documents d’identité, avec plus de 80 000 personnes dépourvues d’acte de naissance. Ce n’est pas seulement l’effacement de papiers officiels, mais bien l’effacement d’une reconnaissance étatique qui condamne ces citoyens à l’exclusion de leurs droits fondamentaux – santé, éducation, mobilité et accès à la justice. L’absence de ces documents, conséquence directe des destructions causées par Boko Haram, révèle une défaillance institutionnelle qui ne saurait être réduite à un simple oubli bureaucratique.
Face à cette situation, certaines initiatives locales, soutenues par des personnalités influentes telles que l’honorable Ramadan, offrent un répit symbolique à ceux qui ont pu récupérer leur acte de naissance. Pourtant, ces gestes restent des palliatifs à une crise bien plus profonde. Un habitant de Kouyapé déplore : « Nous avons souffert, et nous continuons de souffrir. Sans acte de naissance, même se déplacer devient un risque, de peur d’être interpellé par la gendarmerie. » Ce témoignage illustre l’étroite collision entre le quotidien des populations et une bureaucratie qui, par son inaction, contribue à maintenir un climat de peur et d’insécurité.
Les répercussions ne s’arrêtent pas à la sphère administrative. Les femmes, par exemple, se trouvent reléguées au rang d’inconnues dans leur propre patrie, leurs documents ayant été brûlés et saccagés par le terrorisme. « Même aller à l’hôpital pour nous soigner est une épreuve, » confie une habitante, soulignant ainsi la dimension de déshumanisation que subissent ces communautés. Dans le domaine de l’éducation, les conséquences sont tout aussi alarmantes. En effet, de nombreux élèves, notamment ceux devant passer le CEP et accéder à la 6e, se voient privés de la possibilité de concourir en raison de l’absence de documents officiels, ce qui a déjà conduit plusieurs d’entre eux à abandonner l’école.
Cette situation critique reflète un malaise socio-politique bien plus vaste, où la violence terroriste n’est que le symptôme d’un État qui peine à protéger ses citoyens et à garantir leur dignité. La marginalisation persistante de ces territoires fragilisés par des décennies d’ostracisme alimente une spirale de vulnérabilité qui, si elle n’est pas rapidement interrompue, risque d’engendrer de nouvelles formes d’exclusion et de radicalisation.
Il est impératif que l’État assume ses responsabilités en mettant en œuvre une politique de réhabilitation et de soutien à long terme. Restaurer l’accès aux droits fondamentaux ne se limite pas à remplacer des documents officiels : c’est une condition sine qua non pour redonner espoir à une population meurtrie par la violence et l’abandon institutionnel, et pour éviter que la souffrance de Kolofata ne se transforme en une tragédie sociale irréversible.
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