Le président du Conseil Constitutionnel nie toutes les accusations portées contre lui par la chaine de télévision Equinoxe TV et accuse la chaine d’avoir voulu ternir son image auprès de l’opinion. Pourtant ses arguments ne convainquent que les naïfs.
« Lors de l’émission « Droit de réponse », présentée par Duval Fangwa et diffusée le dimanche 03 Novembre 2024, sur la chaine de télévision Equinoxe, dont vous êtes le promoteur, votre journaliste a délibérément permis la diffusion de fausses informations à travers certains panélistes, visiblement animés par le dessein inavoué de vouloir induire l’opinion nationale et internationale en erreur, ternissant inéluctablement mon image, non sans mettre en doute mon sens de discernement mon professionnalisme, mon impartialité et toute ma longue expérience acquise en ma qualité de Magistrat hors hiérarchie 1er groupe », écrit Clément Atangana, le président du Conseil Constitutionnel dans une lettre adressée à Séverin Tchounkeu en guise de droit de réponse.
« Le présentateur de ce magazine dominical dénonce honteusement en concomitance avec certains de ses panélistes ce qu’ils ont appelé « la prostitution institutionnelle », soutenant froidement par la même occasion que « Clément Atangana s’est retrouvé dans une réunion tenue sous forme de meeting politique » à Mbalmayo. Ce qui est absolument faux et impose d’ailleurs des questionnements quant à l’objectif spécifique d’une telle manœuvre », poursuit Clément Atangana.
« Pour la bonne gouverne, je suis ressortissant du village Ekoumeyeck, dans l’arrondissement de Ngomedzap, Département du Nyong et So’o, Région du centre. Pour ceux qui l’ignorent encore, je suis un patriarche, Porte-parole des populations de Ngomedzap, Elite du Nyong et So’o, membre actif du Conseil des sages et ancien Président de l’Association pour le Développement économique social et culturel du Nyong et So’o (ADENSO). Autant comprendre que je ne suis pas issu d’une substance inerte…Dans le cas d’espèce, il serait nécessaire de rappeler aux uns et aux autres que ma présence aux assises de
Mbalmayo ne revêtait aucune connotation politique. J’y étais convié en simple qualité d’élite, c’est-à-dire, un patriarche, membre du conseil des sages d’Adenso, qui répondait à l’invitation du Président dudit comité », explique Clément Atangana.
Le président du Conseil constitutionnel soutient que le programme de la réunion n’avait aucune connotation politique. Et « que je me suis retiré, après l’ouverture des travaux tel que prévu dans le programme et qui n’annonçait nullement la motion de soutien indexée ».
Il dénonce « le manque de professionnalisme et le mutisme dont a fait preuve » le reporter d’Equinoxe « en laissant passer de telles allégations mensongères en mondovision à travers les antennes de Equinoxe télévision ». Enfin, Clément Atangana « exige en guise de droit de réponse, que le même présentateur avec les mêmes panelistes reprennent les motifs justifiant ma présence à cette Assemblée générale d’ Adenso et qu’il les diffuse sur la même chaine , lors de l’émission de dimanche prochain , 10 Novembre 2024 à la même heure ».
Problème
Clément Atangana a ainsi réagi après une plainte déposée contre lui au Tribunal de première instance centre administratif de Yaoundé par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun. Le parti de Maurice Kamto l’accuse, ainsi que deux autres membres du Conseil constitutionnel d’avoir violé la loi portant création de cette institution. Une plainte qui vaut tout son pesant d’or puisque les arguments avancés par Clément Atangana n’enlèvent en rien le fait qu’il a participé à une réunion où une motion de soutien a été signée en faveur de Paul Biya. Toute chose qui porterait naturellement préjudice à son indépendance en tant que président du Conseil Constitutionnel.
Joseph Essama