L’Institut National de la Statistique impute cette hausse généralisée des prix au déficit de la production nationale insuffisante pour satisfaire la demande dans diverses filières.
Les chiffres que vient de publier l’Institut National de la Statistique sont inquiétants. Le pays a atteint son taux d’inflation record depuis 27 ans.
Ce taux a atteint 6,3% après 2,3% en 2021, 2,5% en 2020, 2,5% en 2019, 1,1% en 2018 et 0,6% en 2017.
Une progression largement au-dessus des prévisions de 4,6% du gouvernement camerounais, de la BAD ou encore du FMI.
Cette hausse se justifie par le fait que la production nationale n’arrive pas encore à satisfaire la demande dans diverses filières (riz, banane, poisson…).
Bien plus la question sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest; un frein à la production et l’acheminement des produits agricoles sans oublier les pratiques spéculatives de certains commerçants ainsi que la dégradation des axes routiers ou ferroviaires qui mènent vers bassins agricoles.
Autre facteur, la conjoncture internationale. Contrairement aux produits locaux, l’inflation des produits importés a été moins prononcée.
Elle a atteint 5% et a contribué à 1,3 point du taux global (6,3%). Cette envolée est attribuable à la conjoncture internationale difficile marquée à la fois par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, la hausse généralisée des prix des produits énergétiques, des matières premières (due à la perte de la valeur du FCFA face au Dollar), la flambée des prix des intrants agricoles.
Ces deux derniers facteurs ont occasionné à l’échelle nationale, l’accroissement des prix des biens et services.
Cette hausse concerne prioritairement les produits alimentaires (+12,9%) et des prix et services de restaurants (+6,3%).
Pour ce qui est des produits de première nécessité, les principales hausses ont concerné les huiles et graisses (27,0%), les pains et céréales(farine de blé, farine de maïs, farine de mil, farine pâtissière etc.) de 16,3%, les poissons et fruits de mer (14,4%), les viandes (12,2%), les laits, fromages et œufs (10,7%) et les légumes (7,6%).
Albert Atangana