Dans le dernier classement publié, ce vendredi 3 mai 2024, par Reporters sans frontières (RSF), le Cameroun fait un bond de 8 places, malgré la chape de plomb qui pèse sur les journalistes.
L’ONG Reporters Sans Frontières vient de rendre son classement 2024 sur la liberté de la presse dans le monde. Classé 138e en 2023, le pays de Paul Biya gagne 8 places et se maintient à la 130e place du classement.
Bien qu’en nette amélioration, le Cameroun continue d’être parmi les mauvais élèves en terme de liberté de la pression, en raison de l’« environnement hostile et précaire pour les journalistes », selon Reporters sans frontières qui décrit le Cameroun comme l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Pas plus tard que cette semaine, le directeur de publication du journal Diapason, François Mboke a échappé à un enlèvement des forces de l’ordre, a dénoncé Emmanuel Ekouli le correspondant pays de Reporter Sans Frontières.
Le classement de Reporters Sans Frontières intervient dans un contexte où l’affaire Martinez Zogo est encore pendante devant les tribunaux, plus d’un an et demi après l’ignoble assassinat dont a été victime le chef de chaine de la Radio Amplitude FM.
En Afrique en général, dans le Top 10 des pays africains les mieux classés, la Mauritanie (33e) occupe la première place, suivi de la Namibie (34e), l’Afrique du Sud (38e ), du Cap Vert (41e ), du Ghana (50e ), de la Cote d’Ivoire (53e ), du Gabon (56e ), de l’Ile Maurice (57e ), de la Gambie (58e ), et du Malawie (63e ).
En Afrique subsaharienne, RSF dénonce les violences contre les journalistes en période électorale. « À Madagascar (100e), ils ont été une dizaine à être pris à partie par les forces de sécurité et des militants politiques lors de manifestations pré-électorales. En Republique Démocratique du Congo (123e), où les intimidations de journalistes par des personnalités politiques sont régulières, la détention de Stanis Bujakera, dans le cadre d’une procédure judiciaire intentée contre lui malgré un dossier vide, a empêché le journaliste de couvrir la période pré-électorale. Lors des séquences électorales, les acteurs politiques tentent également d’utiliser les médias comme instruments d’influence et de pouvoir. Une méthode observée au Sénégal (94e), en RDC et au Nigéria, où des personnalités politiques ont parfois même créé leurs propres médias », indique RSF.
Dans le classement l’Egypte (170e) est le plus mauvais élève d’Afrique, suivi de Djibouti (161e), du Soudan (149e), de la Somalie (145e) et du Rwanda (144e ).
Joseph Essama