Depuis le début de l’épidémie de choléra, en octobre 2021, plus de 20 000 personnes ont été touchées, parmi lesquelles 481 sont mortes, avec l’augmentation significative du nombre de cas observé depuis mars 2023 dans la région du Centre, faisant de celle-ci le nouvel épicentre de l’épidémie.
Le Cameroun veut éliminer le cholera d’ici 2030. C’est que depuis près de deux ans, le pays est aux prises avec l’épidémie qui a laissé la désolation dans les familles. Depuis que la flambée épidémique a été déclarée par les autorités sanitaires le 29 octobre 2021 dans la région du Sud-Ouest , jusqu’au 26 octobre 2023,elle a fait 21 074 cas, dont 498 décès. Des chiffres notifiés dans le pays, selon les données officielles. Les mêmes données qui indiquent que sur les dix régions que compte le Cameroun, trois sont toujours actives : le Centre, le Littoral et le Sud-Ouest.
Pour mettre fin à cette saignée, le Cameroun est en train d’élaborer un plan national d’élimination du choléra. La stratégie mise en place vise à éliminer la maladie dans le pays d’ici 2030. A cet effet, le ministère de la Santé publique (Minsanté) a organisé à Mfou, chef-lieu du département de la Mefou-et-Afamba (Centre), un atelier d’élaboration dudit plan. L’atelier qui s’est déroulé du 30 octobre au 3 novembre, regroupait les sectorielles impliquées dans la lutte contre le choléra, les partenaires techniques et financiers qui accompagnent l’Etat du Cameroun dans la réalisation de ses objectifs et les organisations de la société civile.
Le plan pays s’inscrit dans les objectifs et les piliers de la Stratégie mondiale de lutte contre le choléra qui vise à réduire de 90 % les décès dus au choléra à l’horizon 2030, grâce à la mobilisation des pays touchés par la maladie et au soutien du Groupe spécial mondial de lutte contre le choléra (GTFCC). Le Cameroun devra ainsi préparer un document qui devra servir de référence pour orienter les efforts nationaux et les contributions des donateurs et partenaires dans le but d’éliminer la maladie dans le pays.
Mais la stratégie devra toucher plusieurs secteurs car, selon le rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (OCHA) le cholera a entre autres causes, l’accès limité à l’eau potable dans certaines zones, les mauvaises conditions d’eau, d’hygiène et d’assainissement, la faible couverture vaccinale, les mouvements de population, l’insuffisance des infrastructures et du personnel de santé, ainsi que la mise en œuvre limitée des mesures préventives par la population comme autant de facteurs qui contribuent à la récurrence de l’épidémie de choléra dans le pays.
Albert Atangana