Emmanuel Ekouli correspondant de l’ONG de défense des journalistes et directeur de publication du journal La Voix du Centre a été attaqué par trois individus armés alors qu’il rentrait à son domicile.
Le directeur de publication du journal La Voix du Centre et correspondant de Reporters Sans Frontières au Cameroun est en incapacité totale. Le journaliste a été agressé avant-hier aux environs de 19 heures alors qu’il rentrait à son domicile. La scène s’est déroulée au lieu-dit abattoir Etoudi, dans le premier arrondissement de Yaoundé. L’ancien étudiant de l’Ecole de journalisme de Lille était à bord d’une moto, ayant laissé son véhicule en révision, au moment où il a été attaqué par trois individus qui l’ont renversé, avant de le trainer sur quelques mètres de goudron. Malgré ses cris et la présence humaine, ses agresseurs ont continué à lui infligé des supplices, le frappant à coups de poings et de pied en plein visage et alors qu’il était au sol.
Ses agresseurs ont pris la clé des champs lorsque les témoins l’ont secouru. L’homme de la cinquantaine s’est rendu dans un centre de la santé de la place, baignant dans le sang. Les infirmiers de garde se sont dits incompétents pour son cas et l’ont plutôt transféré dans un hôpital de catégorie supérieure. Le journaliste a reçu 13 points de sutures sur la tête et a subi plusieurs examens dont un scanner cérébral.
C’est la deuxième fois qu’Emmanuel Ekouli est agressé en l’espace d’un mois seulement et quelques jours. Sa dernière agression physique date du 9 juillet dernier. Ce jour, le patron de presse avait été à partie par trois hommes à bord d’une moto au lieu-dit carrefour hôtel Le Paradis à Ngousso. « Je voulais entrer dans ma voiture, j’avais même déjà ouvert la portière quand une moto est arrivée à vive allure avec trois personnes comme si elle voulait me cogner. J’ai refermé rapidement la portière pour la céder le passage. Les gars de la moto m’ont frappé un gourdin et ont arraché mon sac où j’avais pratiquement tout. Carte grise, Ma Cni, mon permis de conduire, ma carte de presse, ma carte bancaire, une carte de l’institut français et un montant de 5 31 700 Fcfa », raconte le journaliste qui a peur pour sa vie.
Dans la ligne de mire des barbouzes
Au sein de la presse, plusieurs journalistes pensent que cette série d’agression n’est anodine. Certains pensent clairement qu’elles seraient liées à ses activités en tant que journaliste et surtout correspondant de Reporters sans Frontières. On évoque notamment le travail effectué par le journaliste pour dénoncer les suspects dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Après cette série de dénonciation, le journaliste avait été la cible de plusieurs attaques verbales, intimidations et promesses de mort.
Pour d’autres journalistes, Emmanuel Ekouli serait aussi la cible de certaines autorités du fait des dénonciations qu’il fait dans son journal La Voix du Centre.
Joseph Essama