Décédé le 12 juin dernier, la levée de corps du Chairman a eu hier, 28 juillet 2023, à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé. Elle a été suivie d’une messe œcuménique au palais des Sports de la ville éponyme.
C’est au pas solennel que le cortège emportant la dépouille de Ni John Fru Ndi, le Chairman du Social Democratic Front, est parti de la morgue de l’hôpital General hier. Devant sa famille biologique et politique, ainsi que plusieurs membres du gouvernement, le cortège qui convoyait dépouille de l’opposant à Paul Biya, l’a amené jusqu’au palais des Sports de Yaoundé. Juste à côté de la morgue, sur le passage, les officiers de la police ont formé une haie. Les militants de son parti ont salué le corbillard qui laissait voir le drapeau du Cameroun recouvrant le cercueil.
La famille biologique du Chairman
Précédé d’un gyrophare, le corbillard a emprunté la route principale jusqu’au palais des sports de Yaoundé où s’est tenu un culte œcuménique. Le deuil officiel de celui qui a milité pour l’avènement du multipartisme au Cameroun s’est déroulé dans un lieu qui depuis des lustres n’accueille que des évènements sportifs.
Quelques 2000 personnes, dont Jean Kuete, le secrétaire général du Comité central du Rdpc et représentant personnel du chef de l’Etat ont pris part à la célébration du culte.
Les honneurs de police nationale
Vers 19 h 27 minutes, la dépouille de John Fru Ndi a fait une entrée solennelle au palais des Sports. Le culte co-présidé par Monseigneur Jean Mbarga, archevêque de Yaoundé, l’Imam central de Yaoundé, le représentant de l’Eglise Orthodoxe du Cameroun, ainsi que du modérateur de l’Eglise presbytérienne a alors débuté. Lors de son prêche, Révérend Fonki Samuel Forba, le modérateur de l’Eglise presbytérienne du Cameroun a salué « la mémoire d’un patriote qui a donné au Cameroun tout ce qu’il avait ». Un autre pasteur a expliqué que le nom Fru Ndi signifie : « Fidélité, Respect, Unité. Nice, Dévotion et Intégrité. »
Après le culte, la dépouille du leader historique de l’opposition s’est déportée pour le domicile familial au quartier Nkofoulou à Yaoundé où les équipes de mimiemefos.com l’ont suivi. Elle quittera la dernière fois le cœur de la capitale capitale camerounaise, ce vendredi, pour se rendre à Baba II, par Bamenda, fief du SDF et ville de résidence du président du parti. Deux arrêts sont prévus dans les villes de Bafoussam et Mbouda, dans la région de l’Ouest du pays. Ni John Fru Ndi sera inhumé ce 29 juillet à Baba II.
Fru Ndi symbole de l’unité ecclésiale
Ainsi va s’achever la vie d’un homme de 81 ans, qui dans les années 1990, est devenu un héros pour beaucoup en raison de son courage face à l’État du parti unique qui traitait brutalement ceux qui contestaient son pouvoir.
Ancien libraire et grand orateur de la région anglophone du Cameroun, il a fondé le parti d’opposition Social Democratic Front (SDF) en 1990.
Sa popularité a conduit le régime à accepter qu’un système multipartite était inévitable.
Famille politique
« C’était quelqu’un avec un charisme extraordinaire. Quelqu’un de simple, l’homme du peuple, il pouvait comprendre où sont les routes, les mauvaises routes, où vivent les gens. L’histoire du Cameroun ne peut pas s’écrire sans son nom, comme quelqu’un qui a activement fait redémarrer le multipartisme», a témoigné l’avocat Akere Muna.
Albert Atangana