Après avoir été entendu par la police il y a quelques semaines, le rédacteur en chef d’Investir au Cameroun, Le journaliste Aboudi Ottou, est de nouveau attendu à la direction de la police judiciaire (DPJ) à Yaoundé cette fin de semaine.
C’est presque devenu un harcèlement pour les journalistes au Cameroun. Après l’arrestation illégale d’un journaliste de Canal 2 dans le septentrion, voici encore le journaliste Aboudi Ottou qui est de nouveau convoqué à la police judiciaire. La convocation du Rédacteur en Chef d’Investir au Cameroun, dans les locaux de la direction de la police judiciaire (DPJ) à Yaoundé. Fait suite à une première convocation à laquelle, il avait déjà déféré le 10 octobre dernier.
Sa convocation est subséquente à une plainte déposée contre lui par Awana Ateba Michel Guy France, PDG d’Enangue Holding, le principal partenaire au Cameroun du groupe russe Yango, spécialisé dans la gestion de plateformes de commande de services de transport.
Selon ses avocats, les infractions portées contre le journaliste demeurent floues. Lors de la première convocation, il lui a été demandé de fournir ses sources d’informations pour l’article « Transport urbain : comment le Russe Yango a manœuvré pour obtenir l’autorisation d’exercer au Cameroun ». Il lui a également été demandé de dévoiler les « commanditaires » de cet article.
Selon Idriss Linge, Directeur des Rédactions du groupe Agence Ecofin, opérateur du site Investir au Cameroun pour Stratline Communication, son éditeur, « Investir au Cameroun, dans sa conception, a toujours eu pour objectif de fournir des informations pertinentes pour la communauté économique du Cameroun, et non de s’attaquer à des individus. La charte rédactionnelle exige une vérification rigoureuse des informations. Nous sommes donc fortement préoccupés par cette démarche opaque, où les motifs réels de la plainte ne sont pas explicitement définis ».
« Depuis sa création, Investir au Cameroun a publié plus de 100 000 articles. La rédaction reçoit quotidiennement des messages de soutien pour le service public gratuit d’informations économiques et financières qu’elle offre. Notre média a reçu très peu de demandes de droit de réponse qui du reste sont toujours traitées conformément à la déontologie et l’éthique journalistique. Dans cette affaire, nous percevons un acharnement, d’autant plus qu’aucun droit de réponse n’a été reçu par la rédaction. Nous restons à la disposition des autorités judiciaires, saluant leur approche coopérative, et nous nous réservons le droit de déposer une plainte pour harcèlement et accusations diffamatoires », a ajouté Idriss Linge.