Le Procureur général dénonce une pratique qui ternit l'image de la justice au Cameroun
Le 21 février dernier, à l’occasion de la clôture de l’année judiciaire 2024 et de la rentrée de l’année 2025, le Procureur général près la Cour suprême, Luc Ndjodo, a déploré les nombreuses plaintes enregistrées suite aux détentions provisoires et gardes à vue arbitraires au Cameroun. Une pratique qui, selon lui, tend à ternir l’image du corps judiciaire.
“Toute atteinte portée aux droits fondamentaux de la personne humaine au cours des poursuites pénales est formellement prohibée”, a rappelé M. Ndjodo, faisant référence à la loi n°2005/007 du 27 juillet 2005 portant Code de procédure pénale.
Selon cette loi, la détention est une mesure exceptionnelle qui ne peut être ordonnée qu’en cas de délit ou de crime. Pourtant, de nombreuses personnes font l’objet de détentions provisoires et de gardes à vue arbitraires, en violation flagrante de la réglementation en vigueur.
Le Code de procédure pénale énonce en effet une série de mesures visant à protéger les droits des détenus. Par exemple, l’article 122 stipule que “le suspect doit être immédiatement informé des faits qui lui sont reprochés et doit être traité matériellement et moralement avec humanité”.
L’article 123 précise que la personne gardée à vue peut être examinée par un médecin, aux frais de l’État. À la fin de la garde à vue, un examen médical est obligatoire si le suspect, son conseil ou un membre de sa famille en fait la demande.
Concernant la détention provisoire, l’article 128 indique qu’elle ne peut être ordonnée que dans des cas très spécifiques, comme pour préserver l’ordre public ou assurer la représentation en justice de l’inculpé. De plus, sa durée est strictement encadrée par la loi.
Malgré ces garanties légales, il semblerait que dans la pratique, de nombreuses atteintes aux droits des détenus soient encore constatées au Cameroun. Une situation que le Procureur général entend manifestement redresser.
Dans le cas des détentions provisoires, il a été révélé récemment pour ce qui concerne les prisons de Douala, que la surpopulation carcérale est due à ce phénomène. 70% des prisonniers sont dans une situation de détention provisoire. Une estimation confirmée par l’avocat Me Fabien Kengne “vous constaterez que 70% des gens qui sont en prison, sont en détention provisoire en violation totale de la loi (…) comment comprendre qu’une personne qui a été arrêtée en 2020, soit jugée en appel en 2025.?” S’interroge l’homme de droit également militant du mouvement pour la renaissance du Cameroun. Il a également ajouté que ce problème persiste suite à la corruption savamment entretenue par “les magistrats qui font parfois mettre les gens en prison, pour les obliger à monnayer leur liberté”.
Mais, pour pallier ce problème, les prisons disposent désormais des relais, pour informer les procureurs sur les cas des prisonniers dont les dossiers ont disparu. En espérant que le service fasse véritablement son travail, pour décongestionner les prisons, et pour permettre de construire véritablement un état de droit.
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