Dans une lettre ouverte qui a secoué les cercles politiques camerounais, un enseignant de droit de l’université de Ngaoundéré, Le professeur Nkou Mvondo, a vertement critiqué les hauts fonctionnaires du ministère de l’Administration Territoriale pour leur implication dans la publication d’un communiqué controversé attribué à Paul Atanga Nji. L’enseignant, membre influent du Parti Univers, a dénoncé ce qu’il considère comme une violation flagrante des principes juridiques et constitutionnels du pays.
Dans cette missive, l’enseignant, dont l’identité n’a pas été révélée, accuse les hauts fonctionnaires du ministère d’avoir permis la diffusion d’un communiqué interdisant deux organisations politiques, l’Alliance pour la Transition Politique (ATP) et l’Alliance Politique pour le Changement (APC). Selon lui, ce communiqué, signé par le Ministre de l’Administration Territoriale le 13 mars 2024, a choqué et scandalisé de nombreux Camerounais.
L’enseignant remet en question la légitimité de Paul Atanga Nji, homme politique sans formation juridique, à prendre des décisions en matière de droit. Il interpelle plutôt les collaborateurs du Ministre, supposés être compétents et bien formés, les exhortant à lui fournir des conseils éclairés.
« Comment un tel document, avec un contenu déshonorant pour le Cameroun, a pu sortir des bureaux du Ministère de l’Administration Territoriale ? » demande-t-il dans sa lettre, pointant du doigt les failles dans le processus décisionnel.
Il souligne également une contradiction dans le communiqué ministériel, affirmant : « Les organisations citées ne sauraient être qualifiées de ‘clandestines’, puisqu’elles sont visibles par le public à travers leurs conférences de presse. » Il insiste sur la différence entre “illégalité” et “non-légalité”, ajoutant : « Il s’agit en réalité d’organisations ‘non-légales’, parce que non-déclarées auprès de l’administration étatique. »
L’enseignant interpelle également les hauts fonctionnaires de l’administration territoriale sur leur devoir de vérité, déclarant : « Les activités politiques dans un pays ne se limitent pas à celles des partis politiques : la politique est l’affaire de tous. » Il critique également les instructions données aux fonctionnaires de préfecture pour interdire les réunions privées de l’ATP et de l’APC, les qualifiant d’anticonstitutionnelles et illégales.
En conclusion, Le professeur Nkou Mvondo appelle les hauts fonctionnaires à servir la République plutôt que les intérêts partisans, les invitant à agir avec intégrité et courage face aux instructions politiquement motivées. « La République ne lui appartient pas ; qu’il passera et le Cameroun restera », affirme-t-il. Cette lettre ouverte met en lumière les tensions politiques et juridiques au sein du gouvernement camerounais, alimentant le débat sur la démocratie et l’État de droit dans le pays.