L’École Publique de Kakataré, fondée en 1936 et l’une des premières institutions primaires du Diamaré, région de l’Extrême Nord au Cameroun, semble aujourd’hui être une ombre de sa grandeur passée. Cet établissement, situé au cœur de la ville de Maroua, a vu émerger et grandir de nombreuses personnalités éminentes, mais aujourd’hui, il est laissé à l’abandon par les élites locales.
Un habitant de Maroua exprime son désarroi : “Je suis sans voix pour cette école, l’une des vieilles écoles de Maroua. La plupart des ministres, des Directeurs généraux, des élites, et bien d’autres personnalités sont passés par cet établissement, mais malheureusement, n’ont pas pu soutenir cette école.”
Depuis près de dix ans, l’école fait face à des problèmes d’insuffisance de tables-bancs, avec des bâtiments qui ne correspondent pas aux normes de modernisation. De nombreux enfants sont contraints de s’asseoir par terre, rendant difficile pour eux de rester propres tout au long de la journée. Les parents se voient obligés de laver les uniformes de leurs enfants chaque soir.
Un parent consterné explique : “Nous sommes déjà habitués à cet exercice, car ce n’est pas la faute de l’enfant, mais c’est regrettable de voir une école qui a formé presque toutes les élites de la région laissée en ruine.”
Cependant, un rayon d’espoir a émergé le mercredi 16 janvier 2024, lorsque des anciens élèves ont formé une délégation pour visiter l’école. Guidée par l’un de ses anciens élèves, cette délégation a décidé d’agir, non seulement pour la construction de nouveaux bâtiments, mais également pour la fabrication de tables-bancs afin d’améliorer les conditions d’étude des élèves.
L’initiateur de cette démarche altruiste déclare : “J’ai été élève dans cette école, j’ai fait de la sixième au CM2, donc j’ai beaucoup profité de cette école. Aujourd’hui, j’ai décidé de contacter les amis pour essayer de voir l’état de cette école qui m’a vu grandir, car mes grands frères élites de Maroua n’ont rien dit jusqu’à présent.”
Pendant que la communauté attend la réaction d’autres personnalités locales face à l’état déplorable de cette école, les élèves continuent à acquérir le savoir dans des conditions inadéquates. L’espoir réside désormais dans les actions des anciens élèves qui ont décidé de redonner vie à cette institution éducative, jadis fierté de la région.