Plusieurs victimes confirment avoir été la cible des sans foi ni loi qui opèrent en moto à Bafia, la capitale départementale du Mbam et Inoubou.
L’insécurité reprend du poil de la bête dans la localité de Bafia. Ces dernières semaines, plusieurs personnes en ont fait les frais. L’on apprend de certaines victimes que les agresseurs se déploient le long de la route la nuit et attendent les automobilistes en panne pour les dépouiller. Selon un audio dont MMF tient copie, l’on apprend que « les microbes ont développé un nouveau système d’agression ». « J’ai deux amis qui ont été victimes d’agression à Bafia. Ils sont quittés de Yaoundé aux environs de 17 heures, ils ont traversé le péage de Bafia. La voiture a déclenché un bruit inhabituel au niveau du capot ne sachant pas ce qui se passait, ils ont garé, le temps d’ouvrir le capot pour voir ce qui se passait. En ouvrant le capot, le conducteur se rend compte que c’est le cable de l’alternateur qui s’est effiloché et c’est ce câble qui frappait sur le capot. Pendant cette manœuvre, une moto est arrivée à vive allure et a garé devant lui. Les deux hommes à bord de la moto ont sorti des machettes, il a voulu fuir pour entrer dans la voiture, une autre moto est arrivée avec de nouveaux gars. Pris entre deux gangs, il a levé les mains. Les gars se sont faits dépouiller. Les malfrats ont pris le temps de fouiller la voiture, jusqu’à la malle arrière, en passant par les sieges, les tapis, la boite à gang », raconte, l’ami d’une victime.
Après cette agression, les victimes se sont rendues au commissariat de Bafia pour porter plainte et continuer le voyage. Alors qu’ils étaient en train de s’entretenir avec les policiers, une autre femme est arrivée sur la moto en criant « au secours on a poignardé mon mari ». Faute de véhicules, les policiers ont dû emprunter le véhicule des plaignants. Arrivés sur les lieux ils apprennent leur camarade d’infortune ont également eu une panne et sont tombés dans les mailles du même groupe de malfrats qui opère sans coup férir dans cette localité.
En 2023, la ville de Bafia avait déjà fait parler d’elle avec le phénomène des microbes. De cette appellation qui désigne les gangs de jeunes brigands ou des bandes criminelles de jeunes dirigées par des chefs. Au mois de mars 2023, sur l’axe Bafia-Ouest, plusieurs microbes coupeurs de route avaient été capturés par la gendarmerie. Le gang de microbes s’était spécialisé dans le braquage des bus de transport reliant la région de l’Ouest. Leur mode opératoire était bien connu : un des membres se fait passer pour un voyageur et arrête un véhicule de transport en commun. Une fois à bord, une trentaine d’autres surgissent de la broussaille armés de machettes, sabres et autres armes blanches pour dévaliser les passagers de leurs biens.
Ces attaques étaient d’ailleurs devenues monnaie courante sur les routes camerounaises. Les microbes, qui sont souvent des jeunes déscolarisés, sont en quête d’argent facile et n’hésitent pas à mettre en danger la vie des voyageurs. Les forces de l’ordre sont déployées sur les axes routiers pour tenter de les arrêter, mais les microbes sont très mobiles et difficiles à appréhender.