Les rapports de RSF et Transparency International critiqués par un collectif de journalistes – Investigative Journalism Reportika, un collectif de journalistes a récemment formulé des réserves sur la fiabilité des principaux classements annuels sur la liberté de la presse, la corruption, le bonheur, publiés par Reporters Sans Frontières et Transparency International.
Le rapport est intitulée « What’s Wrong with the Reports ? ». Dans cette étude qui vient d’être rendue publique, Investigative Journalism Reportika ressort les limites des classements mondiaux très courus souvent publiés par les deux ONG. « Ils sont souvent truffés d’inexactitudes, de défauts méthodologiques, de limites de données et, dans certains cas, de propagande flagrante. Bien que ces rapports prétendent offrir des évaluations impartiales, ils perpétuent parfois des préjugés, créent des récits trompeurs ou ne tiennent pas compte des complexités culturelles et régionales qu’ils visent à mesurer », lit-on dans cette étude.
Le collectif Reportika dit avoir mené des études de terrain et des analyses approfondies des données et des informations fournies par des économistes de premier plan, ainsi que la prise en compte des analystes géopolitiques fournies par des chercheurs chevronnés.
Parlant du classement de Transparency International. Les auteurs du rapport notent que certains pays africains qui luttent activement contre la corruption occupent le bas du classement. Et que Transparency International ne tient pas compte des réformes des pays africains en matière de lutte contre la corruption.
Reportika critique l’approche méthodologique. « Transparency International classe les pays en fonction de la corruption perçue, mais son recours aux évaluations d’experts et aux opinions des chefs d’entreprise conduit à des résultats subjectifs influencés par les récits des médias et les préjugés individuels », déplore le collectif.
Au sujet du classement de RSF, le collectif Reportika déplore de nombreux problèmes méthodologiques. RSF est accusé de s’en tenir, le plus souvent, aux perceptions subjectives des experts et des journalistes interrogés lors de l’élaboration de ce classement. Le collectif Reportika critique egalement les questions posées par RSF lors de la rédaction de son rapport annuel. Des questions vagues, selon Reportika qui denonce également que le classement de RSF « ne tient pas compte de la diversité des paysages médiatiques et des différences régionales, ce qui donne lieu à une évaluation incomplète et parfois trompeuse ».
Le collectif Reportika pense que RSF devrait faire la différence entre médias contrôlés par le gouvernement et médias indépendants, pour éviter des incohérences dans le classement. L’ONG pense en plus que RSF ne tient pas compte de certains facteurs cruciaux, comme le dynamisme de la presse, qui façonnent pourtant la liberté de la presse à l’échelle mondiale. « Les pays dotés d’environnements médiatiques divers et dynamiques, comme l’Inde et Singapour, sont souvent mal représentés », comme on peut le lire dans une présentation de l’étude.