Alors que plus de 400 élèves avocats camerounais sont encore bloqués à Kigali pour des problèmes administratifs leur empêchant de finir leur formation d’avocat, le ministre des relations extérieures vient de recevoir en audience le bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun pour dénouer cette situation délicate qui compromettrait l’avenir de ces Camerounais.
Après plusieurs mois d’attente lancinante. Les plus de 400 élèves avocats camerounais au Rwanda peuvent espérer à une nouvelle ère.
Selon nos informations, le barreau du Cameroun a été reçu en audience par le ministère des Relations extérieures il y a quelques jours.
Cette rencontre avait pour but de trouver des solutions pouvant permettre aux étudiants camerounais qui peinent à terminer leur formation d’avocats au Rwanda, de parachever leurs études.
A l’occasion , les deux parties ont décidé d’un ensemble de mesures pour permettre aux jeunes Camerounais partis poursuivre leurs études ou formation comme Avocat de poursuivre sereinement leurs études.
Dans le communiqué signé par on peut lire: ” Monsieur le bâtonnier de l’ordre au barreau du Cameroun les avocats et les étudiants camerounais le l’Institute of Légal Practice and développement du Rwanda qu’il a été convié à une séance de travail par Monsieur le ministre des relations extérieures en date du 14 septembre 2023″. Une séance de travail qui avait pour but selon le communiqué à tabler sur la situation des Camerounais à l’examen d’entrée au barreau du Rwanda.
Selon le bâtonnier plusieurs questions ont été évoquées lors de la réunion, notamment la question de l’exode des étudiants camerounais vers le Rwanda. Plusieurs résolutions et propositions ont également été formulées à l’endroit de la plus haute autorité de la République apprend-on du communiqué signé par maître Moussa Ganava, le secrétaire général adjoint de ordre.
Pour rappel, c’est exactement 443 Camerounais candidats au concours d’entrée au barreau du Rwanda qui sont menacés de voir leurs dossiers de candidatures rejetés. «… les autorités rwandaises en charge du secteur de l’éducation refusent de leur délivrer (des équivalences ndlr) faute pour nos compatriotes de présenter leurs diplômes originaux dans la mesure où les différentes universités camerounaises ne leur ont délivré que des relevés de notes, des attestations de réussite ainsi que des attestations de non délivrance desdits diplômes. », avait alerté le président de la Communauté camerounaise au Rwanda (CCR) dans une récente lettre.
Alors que la date buttoir pour régulariser leurs dossiers etait fixée pour début août, ces étudiants ont dû réclamer l’intervention du ministre de l’enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo. « Ces compatriotes sollicitent qu’il vous plaise de bien vouloir adresser une correspondance aux autorités Rwandaises en charge de l’éducation notamment au Higher Educational Commission (HEC) en charge des équivalences, afin de leur expliquer le processus de diplomation au Cameroun et de les rassurer que la délivrance des diplômes pour ces jeunes compatriotes est en cours. », avait écrit le porte parole des étudiants camerounais au Rwanda. De son avis, l’intervention du ministre Fame Ndongo pourrait emmener les autorités rwandaises à être indulgents vis-à-vis de ces étudiants « en leur délivrant à défaut des équivalences, tout document leur permettant de compléter leurs dossiers de candidatures au niveau du Barreau du Rwanda au plus tard vendredi 16 septembre 2023 délais de rigueur».
Fame Ndongo sur la sellette
Cette question a été abordée, à l’Assemblée nationale jeudi 15 juin, au cours de l’étude du projet de loi n°2034 portant orientation de l’enseignement supérieur au Cameroun, par la Commission de l’éducation, de la formation professionnelle et de la jeunesse présidée par l’honorable Fandja Gabriel. Projet de loi défendu par le ministre de l’Enseignement supérieur. Au cours des questions orales, l’honorable Marguerite Dissake a interpellé Jacques Fame Ndongo. A cette question, le membre du gouvernement a répondu « s’agissant de cette question lancinante, et récurrente, j’ai demandé au vice-Chancellor et recteurs compétents de délivrer illico presto les diplômes concernés aux récipiendaires statutaires. A ce jour, sur les 443 diplômes sollicités par ces camerounais, 136 ont déjà été délivrés dans certaines universités », a-t-il indiqué.
Le ministre de l’Enseignement supérieur a également profité de cette situation pour décliner le processus de délivrance des parchemins aux impétrants « … des instances de coordination académique à l’instar de la commission Adhoc chargées d’apporter des solutions concrètes et idoines aux problèmes relatifs à la délivrance des diplômes aux étudiants statutairement bénéficiaires. Le tableau de délivrance des diplômes tels qu’il a évolué ces 3 dernières années dans le sous secteur de l’Enseignement supérieur prévoit 19549 parchemins délivrés en 2019-2020, en 2020-2021 et en 2021-2022 ».