Dans son discours de fin d’année, le président du MRC appelle les Camerounais à rester vigilants dans le cadre de l’après Biya.
Le président du mouvement pour la renaissance du Cameroun ouvre son discours en parlant de la situation économique et sociale “désastreuse”, qui prévaut actuellement au Cameroun.
Un état des choses dont le pouvoir en place est responsable à cause de sa politique économique, insupportable pour le peuple. La hausse “sans précédent des impôts et taxes dans le cadre d’un budget de crise qui sacrifie les couches les plus vulnérables” en est un exemple, selon lui. Il ajoute que “le phénomène de la vie chère est violemment ressenti par une partie de la population, en particulier les plus pauvres, dans un pays où le SMIG est à moins de 37000 F”. Ce discours était également une occasion pour Maurice Kamto de réaffirmer son soutien aux militants du MRC, “arbitrairement arrêtés, torturés et illégalement condamnés”. Pour lui, leur seul crime “est d’avoir osé, dans le cadre des manifestations publiques dûment déclarées et non interdites par aucune autorité compétente, exprimé leur désaccord politique avec le pouvoir en place”. Il a par ailleurs évoqué la situation sécuritaire.
D’abord, avec la “guerre civile” qui s’éternise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Il appelle à la mutualisation des efforts pour mettre un terme à cette crise, car dit-il, “chaque année qui passe sans que ce conflit ne cesse est une année de trop. Trop de nos compatriotes civils et militaires ont perdu la vie dans ce conflit fratricide”. Maurice Kamto dénonce ensuite l’état d’insécurité grave, vécu dans le pays au courant de l’année 2022. Il pointe, une fois de plus du doigt, les autorités qu’il accuse d’être responsable de “la précarité croissante des couches les plus pauvres de notre population, en particulier en milieu urbain, et l’absence d’une solution adéquate au problème chronique de chômage des jeunes et l’exclusion sociale qu’il engendre”.
Ces éléments sont à l’origine des excès de violence enregistrés, dans le cadre du conflit arabes choas-Mousgoums; avec les microbes ; des accidents de la circulation ou encore dans les cas de pédophilie, etc. qui ont entaché l’année écoulée. Le patron du MRC a consacré une partie de son discours à la célébration de l’an 40 du renouveau, qui constitue un problème pour la démocratie au Cameroun. “Nous ne pouvons tirer aucune fierté d’une telle réalité politique dans un pays qui se targue d’être démocratique (…). Le Cameroun est une anomalie politique” a-t-il martelé et se caractérise par une gestion des affaires publiques qu’il qualifie de “grégaire et opaque”. En outre, il met en garde toute personne à l’origine d’une tentative “d’organisation d’une succession dynastique à travers une transition du pouvoir de gré à gré, en dehors du choix du peuple souverain, voire de la constitution”.
Le MRC participera aux prochaines échéances électorales. Son président l’a rappelé dans son allocution. Cette participation tient compte de ce qu’il a appelé “programme commun minimal” qui s’articule autour de 3 axes principaux, à savoir la révision consensuelle du code électoral ; le rejet sans ambiguïté de la succession de gré à gré au sommet de l’État, qu’elle soit dynastique ou autre et l’appel à la communauté internationale de ne pas commettre les mêmes erreurs au Cameroun que dans les pays voisins dans l’accompagnement du pays dans le processus d’alternance et de transition démocratique.