Dans les rues de Mokolo, chef-lieu du département de Mayo-Tsanaga, l’atmosphère est lourde. La ville, déjà éprouvée par l’insécurité, fait face à une nouvelle menace insidieuse : la circulation de faux billets de 10 000 et 2 000 FCFA. Ce phénomène, qui s’est amplifié au cours des derniers jours, plonge la population dans une inquiétude grandissante, accentuant la méfiance et la peur au sein de cette communauté vulnérable.
Les marchés de Mokolo, habituellement animés, ont été envahis par un climat de suspicion. Les commerçants, sur qui repose une grande partie de l’économie locale, vivent dans la crainte constante d’être dupés. La méfiance s’installe à chaque transaction, ralentissant les échanges et menaçant de paralyser un secteur déjà fragilisé. Dans les villages environnants, où l’accès à l’information est limité, la situation est encore plus délicate. Les habitants, souvent peu familiers avec les techniques de détection des faux billets, se retrouvent désemparés face à cette vague de fausses monnaies.
Les faux billets, introduits par des réseaux criminels, se propagent rapidement. La machine est en marche, semant le doute et la confusion parmi les citoyens. Cette fraude ne se limite pas seulement à Mokolo ; elle risque de s’étendre à l’ensemble de la région de l’Extrême-Nord, exacerbant les tensions économiques et sociales. Pour une région déjà affaiblie par des années de conflits et d’insécurité, l’impact de cette arnaque pourrait être dévastateur.
Face à cette situation alarmante, les forces de maintien de l’ordre de Mokolo n’ont pas tardé à réagir. Sous la direction du commissaire divisionnaire Jean Pierre Moutassi, une enquête approfondie a été lancée. Grâce à la vigilance de la population et à des investigations rigoureuses, la police a pu appréhender deux individus en possession de près de 100 000 FCFA en faux billets, prêts à être écoulés sur les marchés périodiques de la ville. Ces arrestations, bien que significatives, ne sont cependant qu’une première étape.
Les deux suspects interpellés, bien connus des services de police, ne sont que des exécutants dans cette vaste opération criminelle. Selon les autorités, les véritables cerveaux de ce réseau auraient déjà franchi la frontière, échappant pour l’instant à la justice camerounaise. La traque de ces complices, qui reste une priorité pour les forces de l’ordre, s’annonce ardue, tant ces réseaux criminels sont souvent bien organisés et difficiles à démanteler.
L’arrestation des deux suspects à Mokolo met en lumière l’ampleur du problème, mais elle révèle également la fragilité d’une région où l’économie locale repose sur des transactions en espèces. La circulation de faux billets pourrait, si elle n’est pas rapidement contenue, entraîner des conséquences économiques désastreuses, accentuant encore la précarité de la population.
Dans ce contexte, la prudence est de mise. Les autorités locales appellent la population à redoubler de vigilance et à signaler toute tentative d’escroquerie. L’enjeu est crucial : dans une région où l’insécurité règne déjà en maître, l’économie ne peut se permettre un tel fléau. La lutte contre la circulation des faux billets devient ainsi une priorité, non seulement pour protéger les revenus des commerçants et des habitants, mais aussi pour préserver la stabilité économique de toute une région.
Alors que Mokolo tente de faire face à cette nouvelle menace, une seule certitude demeure : la solidarité et la vigilance de la population, alliées à l’efficacité des forces de l’ordre, seront indispensables pour contrer ce fléau et redonner à la région une lueur d’espoir.