L’information a été donnée ce jour à Garoua, lors d’un point de presse donné par le président de la Commission nationale anticorruption (Conac), Rev.Dr. Dieudonné Massi Gams, en présence du gouverneur Jean Abate Edi’i. Les personnes interpellées ont été mises à la disposition de la justice, à la suite des dénonciations reçues au cours de la campagne de cinq jours, dénommée « Clinique anticorruption ».
La compilation des dénonciations affiche 43 dossiers, qui ont été aussitôt traités dans le cadre de la 5e édition de cette campagne de lutte contre la corruption dans la région du Nord.
Si la Conac se montre assez déterminée à combattre le phénomène de corruption, il semble que ses actions et ses moyens restent très limités. Il y a certes une possibilité de faire des dénonciations par téléphone, mais ses services devraient couvrir les 360 arrondissements que compte le pays. En plus de cela, les interpellations provoquées par la CONAC s’arrêtent aux petits fonctionnaires. Depuis sa création, la Conac très peu, ou alors aucun haut fonctionnaire, n’a été interpellée à l’initiative de la Conac. Toutefois, son travail n’est pas à négliger.
En 2023, c’sont 9925 agents publics qui ont été sanctionnés du fait de la a CONAC. Le rapport publié la même année fait état de 7 548 dénonciations de pratiques de corruption reçues par l’institution CONAC, « lesquelles ont provoqué 35 actions par voie d’interventions rapides et 16 investigations pour 69 milliards de FCFA en jeu. Dans la contribution du Tribunal criminel spécial, 23 arrêts de justice ont été rendus en 2023 pour 38,5 milliards de FCFA. Le Conseil de discipline budgétaire et financière a quant à lui rendu 20 décisions pour 14,9 milliards de FCFA. En ce qui concerne les Marchés publics, 43 entreprises ont été exclues de la commande publique. En matière de renseignement financier, l’ANIF a transmis aux juridictions et autorités compétentes 447 rapports relatifs à des mouvements de fonds suspects de l’ordre de 1665 milliards de FCFA », indique le rapport.