La séance de dépôt du projet de loi de finances 2024 a été fortement perturbée hier à la chambre basse du parlement.
Une séance très mouvementée que celle qu’on a eu hier jeudi 30 novembre 2023 à l’assemblée nationale. Prévu pour avoir lieu à 17 heures, ce n’est qu’après 20 heures que le ministre des finances a pu déposer le projet de loi de finances de l’État pour l’année 2024.
En effet, à son arrivée à la chambre basse du parlement au palais des congrès de Yaoundé, Louis Paul MOTAZE a été surpris que des élus de l’opposition s’amènent vers le pupitre. Ils demandent une motion d’ordre ( une prise de parole pour faire une observation avant la suite d’une séance). Les députés en question sont Pierre Kwemo de l’Ums, Jean Michel NINTCHEU, Cabral Libii du PCRN , Rolande Ngo Issi du même parti, Benilde Djemeni du Sdf entre autres. Ils sont conduits par Joshua OSIH qui s’amène vers le ministre des finances qui s’apprête à prendre la parole étant assis.
Non, ce n’est pas admissible réagissent les élus de l’opposition. Joshua OSIH prend le micro au ministre des finances. ” Un ministre ne peut pas s’adresser à nous étant assis. Nous ne sommes pas dans un séminaire. S’il veut prendre la parole, soit il se met debout au pupitre, soit il rentre dans son bureau” lance Joshua dans une salle visiblement traversée de stupéfaction
Les députés de l’opposition qui sont rassemblés au pupitre y restent debout pendant tout ce temps. Et pertubent chaque prise de parole du président de l’Assemblée nationale qui essaie de prendre la parole pour coordonner les interventions
Le ministre des finances Louis Paul MOTAZE est présent en ces lieux pour déposer le projet de loi des finances pour l’année 2024. Problème , le texte est arrivé très tardivement sur la table des députés qui sont à dix jours de la fin de la session parlementaire de novembre.
Or selon le règlement intérieur de l’assemblée nationale, le Gouvernement doit transmettre le projet de loi de finances de l’année suivante aux députés 15 jours avant le début de la session budgétaire. Une disposition généralement foulée au pied par l’exécutif.
” Notre action vise à dire au Gouvernement du Cameroun qui à chaque fois vient simplement poster leur rapport au niveau de l’assemblée et que malgré tout rien ne change, ils pensent qu’ils doivent se justifier par leur majorité obèse et nous imposer un certain rythme. C’est devenu tellement récurrent si bien que même la majorité obèse du RDPC cette situation la met mal à l’aise… On s’est dit que si on continue à garder le silence on va se rendre complice. Donc les quelques uns que nous sommes avons décidé de ne plus rien laisser qui soit incorrect. Nous avons reçu une vingtaine de pages, on nous a dit que c’est le projet de loi” s’indigne un élu de l’opposition
Ce blocus a entraîné un grand retard dans le programme de la journée à l’assemblée nationale. Le premier ministre qui était attendu pour indiquer le document de cadrage budgétaire à 19 heures a commencé à s’expliquer vers 21 heures. Ce n’est qu’après que Joseph Dion Ngute a également présenté le programme économique, social, culturel et financier de la République du Cameroun pour l’année 2024.