Portrait : Qui est le “benskineur” qui a réussi l’ENAM ?

Le jeune Souleymanou a été reçu le 27 décembre dernier par le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative.

Souleymanou, le moto taximan qui a été déclaré définitivement admis au concours d’entrée à L’ENAM dans la section administration générale cycle B, a été reçu ce mardi 27 décembre par le ministre de la fonction publique et de la réforme administrative Joseph Le. Les bâtiments abritant ce département ministériel ont servi de cadre à cette rencontre.

Le jeune homme dont le nom est à la 8è position sur la liste des admis se dit satisfait de cette réussite qui sonne comme un

accomplissement.”C’est pour moi, une joie inégalable de pouvoir accéder à cette école qui forme les hauts cadres de l’administration camerounaise. Beaucoup de personnes n’y croyaient pas au départ, parce que les gens ont des préjugés sur cette prestigieuse institution.

Il a fallu qu’on se mette au travail et aujourd’hui la chance nous a sourit” déclare Souleymanou, 28 ans résidant à Yaoundé depuis 2001. Fils de l’extrême Nord, il est issu d’une famille polygamique Ses collègues du Syndicat national des professionnels conducteurs et réparateurs des motos du cameroun sont venus accompagner leur compère et exprimer eux aussi, leur joie.

Sans son discours de circonstance, Joseph Le les a remercié pour cette mobilisation spontanée. “Personne ne doit désespérer dans notre pays”, a-t-il martelé avant de rappeler que la politique de justice sociale appliquée par le Minfopra tient en compte du fait que toutes les couches sociales doivent être représentées au concours de L’ENAM et dans les autres concours administratifs.

Pour cela, deux critères principaux guident le choix des recrues, notamment la performance du candidat et les quotas régionaux.Le Directeur Général de l’enam Bertrand Soumbou Angoula était également présent.Ces dernières années l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature s’est illustrée par un ensemble frasques qui ont entaché sa réputation. En 2017, un candidat décédé avant l’oral a été déclaré admis.

Les cas de corruption, d’injustice et d’abus de toute sorte sont monnaie courante dans cette école considérée comme élitiste.