A plus d’une année de la tenue des futures élections présidentielles, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais n’affiche plus son éternelle sérénité d’antan.
Rien ne présage une défaite du candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) aux prochaines élections. Mais un constat est évident, le parti de Paul Biya n’affiche plus sa sérénité habituelle devant une opposition dite divisée. Pas plus tard qu’hier, certains militants du RDPC dans la région du Sud ont fait montre d’une attitude anti-démocratique envers leurs rivaux du Social Démocratic Front. Dans le cadre de sa visite nationale le leader du SDF Joshua Osih et son équipe ont dû faire face à des barricades érigées le long de la route par certains militants du RDPC, dans la localité de Bowong Bulu. En plus des barricades, les partisans de Paul Biya ont aussi affublé d’injures et d’intimidations leurs rivaux du SDF.
Ces attitudes ne sont d’ailleurs pas l’apanage des militants du RDPC même chez les responsables du parti tapis dans l’administration. Tenez, le ministre de l’administration territoriale se bat désormais comme un bon diable pour freiner l’élan des partis politiques de l’opposition à faire inscrire les citoyens sur les listes électorales. Pourtant, son parti le RDPC a toujours usé de cette pratique sans que cela ne cause aucun problème. Bien plus, Paul Atanga Nji fait feu de tout bois pour semer le trouble au sein de certaines formations politiques de l’opposition, notamment le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) et le SDF. L’un des pères fondateurs du PRCN Robert Kona, désormais en conflit avec son parti a d’ailleurs reconnu publiquement qu’il bénéficiait du soutien du ministre de l’administration territoriale pour semer du trouble au sein de ce parti politique.
Les démembrements de l’administration territoriale sont également appelés au secours. Dans le cadre de la prochaine fête nationale de l’unité, les autorités administratives s’échinent à empêcher que le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun prenne part au défilé, sous le fallacieux prétexte que celui-ci n’a pas d’élus.
On se souvient d’ailleurs qu’alors le parti de Cabral Libii préparait son congrès qui devait se tenir à Kribi en novembre dernier, celui-ci a d’abord été autorisé, avant d’être interdit de façon malicieuse par la sous-préfète de Kribi II. Dans la foulée, le maire de la ville de Kribi Guy Emmanuel Sabikanda avait fait une sortie ahurissante. Présentant les nouveaux engins que sa commune avait reçu, ce dernier avait déclaré ces engins allaient être utilisés pour la première fois pour marcher sur leurs rivaux du PCRN. Pour des observateurs de la scène politique, cette suite d’evenements laissent penser à une chose: la peur a changé de camp.
Joseph Essama