L’affaire a donné lieu à des émeutes hier dans le canton concerné.
Mais ce mardi, c’était un Tokombéré en feu. Une journée marquée par un mouvement d’humeur. Les populations sont sorties en masse tôt mais non pas pour le marché mais pour exprimer leur ras-le-bol au sujet du processus de désignation d’un nouveau chef à la chefferie de 2e degré de Serawa. Et ce après 10 ans de vacance.Tout a commence le 11 novembre dernier. Une réunion s’est tenue à Mora chef lieu du département du mayo sava. Réunion à laquelle tous les groupes ethniques du Canton de Serawa ont assisté.
A l’occasion de cette rencontre, les Zoulgo, l’un des principaux groupements du canton ont eu le sentiment qu’ils seront écartés de la course au trône. C’est ainsi qu’ayant appris que les consultations devaient avoir lieu ce mardi, ils se sont mobilisés pour descendre dans la rue et exiger l’intronisation du chef, issu de leur ethnie. C’est ainsi qu’ils sont sortis massivement attendre l’arrivée du préfet.
Mais bien plus, à Serawa, les manifestants ont voulu exiger au préfet d’introniser leur chef. Face au refus de l’autorité administrative, ils ont demandé à celui ci de signer un document qui porte le nom de leur candidat qui n’est autre que l’actuel membre du Conseil Constitutionnel, Jean Baptiste Baskouda. Pendant tout ce temps, les Guemzek ( l’autre groupe ethnique majoritaire) de leur côté se sont mobilisés et observaient la situation.
Quand le préfet a pris acte du document signé et portant le nom du candidat des Zoulgo, eux aussi ont exigé au préfet d’avoir le même traitement. Finalement, le préfet a signé deux documents comportant les noms des leaders de deux communautés. L’autorité administrative a promis de revenir le plutôt possible pour procéder à la désignation du nouveau lamido de Serawaa.
Suite à cet accord, le préfet qui a été pris en otage pendant plus de 5h de temps debout au milieu des manifestants a été libéré. ” II faut savoir que dans le canton de Serawa, il y a deux grands groupes ethniques: les Zoulgo et les Guemzek. Les Guemzek sont les autochtones, mais moins nombreux que les Zoulgo.
Mais l’ancien chef qui est mort depuis novembre 2012 est un Kanuri. Sous l’influence du président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, l’administration veut introniser un membre de famille du défunt chef c’est à quoi les populations se sont révoltés . Ils veulent que le trône revienne aux autochtones” explique un chef traditionnel de cet arrondissement.Les dégâts des manifestations d’hier sont nombreux : plusieurs hangars incendiés, des motos vandalisées mais pas de perte en vie humaine.
Le préfet s’est engagé à organiser dans un délai raisonnable la désignation du nouveau chef de 2è degré.