Torturé, l’activiste Ramon Cotta victime de paralysie du côté gauche – Après plusieurs semaines de détention dans le secret, l’activiste Ramon Cotta de son vrai nom Yves Kibouy Bershu arrêté au Gabon, puis extradé à Yaoundé a été vu pour la première fois par un avocat alors que sa situation commençait à préoccuper la société civile.
Selon un communiqué publié par maitre Hyppolite Meli, son collectif d’avocat a pu échanger pendant 2h avec l’activiste dans sa cellule de sûreté du Tribunal militaire de Yaoundé « avec la permission de Monsieur le Commissaire du Gouvernement tout juste après le dépôt de notre lettre de Constitution d’avocat à ses côtés ». Cette rencontre avec le détenu marque selon l’avocat, « la fin de sa détention in Communicado ».
Mais le plus grave est que l’activiste a subi plusieurs tortures qui ont dégradé son état de santé. « Il a un début de paralysie de tout le côté gauche de la tête au pied et de graves troubles visuels… Il a besoin des médicaments et surtout des lunettes prescrites par le médecin militaire… Il affirme être détenu dans une chambre noire après avoir été bien torturé et ses yeux soumis aux projecteurs », écrit l’avocat ».
Toujours selon l’avocat, l’activiste « en consultation juridique a présenté ses Ordonnances médicales à son avocat. La maladie surtout provoquée n’attend pas. Il faut faire quelque chose pour lui. Médicaments prescrits et lunettes médicales. Il est arrivé forcé en short.
Les bonnes volontés lui ont fourni des habits et des chaussures », explique-t-il.
Statut juridique toujours inconnu
Malgré plusieurs semaines de détention, le statut juridique de Ramon Cotta n’est pas toujours connu. « Son statut juridique ne nous a pas été révélé. Il déclare avoir été entendu six (6) fois , soit 2 fois , une avec tortures l’autre fois sans tortures à la DGRE, et 4 fois au SCRJ/ SED. La dernière fois, il y’a 2 jours. Son téléphone est sous expertise et sa carte de résident confisquée à la DGRE ainsi que les 27000 qu’il avait dans son portemonnaie au moment de son enlèvement devant son magasin », apprend-on.
Accusations
Pas moins de 5 accusations pèsent sur l’activiste Ramon Cotta. « Pour l’instant il dit être accusé de 5 chefs d’accusations, des allégations d’infractions farfelues telles: acte de terrorisme, insurrection, financement de terrorisme, trafic d’armes, outrage au chef de l’Etat et membres du Gouvernement », apprend-on encore.
Pour le moment, son avocat ignore tout de la suite de sa procédure. « Soit Fait Retourné au SCRJ et sera à nouveau déferré à une date que nous n’avons pas la certitude, au Parquet de Monsieur le Commissaire du Gouvernement ».
Consentement du Groupe de Travail et de Détention Arbitraire de l’ONU
« En attendant les vérifications utiles, Ramon Cotta a rempli le formulaire d’acte de consentement du GTDA ONU et a accepté que les Gouvernements Gabonais et Camerounais soient interpellés par le Haut-Commissaire des Nations Unies des Droits de l’Homme au sujet de la procédure suivie pour le forcer à quitter son pays de résidence le Gabon et se retrouver entre les mains des autorités Camerounaises. Aucun des 2 codes de procédure pénale n’a été respectée. Aucun Parquet Général (judiciaire) des deux pays n’a été associé à la procédure.
Aucun avocat aussi, ministère pourtant obligatoire selon le Code de procédure pénale du Gabon. Aucun acte de consentement de sa part., également obligatoire. Nous dénonçons cette procédure cavalière, essentiellement militaire, policière, forcément arbitraire, abusive, attentatoire à ses droits humains », dénonce maitre Meli.
L’on a également appris que le nom Steeve AKAM est son nom d’adoption au Gabon et Ramon Cotta est son pseudonyme d’activités. Son vrai nom Yves Kibouy Bershu.