Ce parti politique de l’opposition applique le vote numérique à l’occasion des opérations de renouvellement des bureaux des organes de base en cours dans cette formation politique, dans la Région de l’Ouest.
Pour la première fois, Elie Fotso va découvrir le vote numérique. Venu au siège du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) à Bafoussam, afin de participer au choix des nouveaux responsables de la fédération communale de Bafoussam 2ème où il milite, il reçoit d’emblée des indications de l’agent commis par la commission en charge de l’organisation de ces élections.
Puis, il est orienté vers un ordinateur derrière laquelle il s’assoit et se relève à peine deux minutes plus tard. Son choix est déjà fait.
« Chaque électeur à un code unique que nous lui remettons. Avec ce code, il ouvre une interface et peut voter. La photo des différents candidats se présente à lui, il clique sur la photo du candidat qu’il veut choisir. Une boite de dialogue s’ouvre et lui demander s’il veut confirmer son choix.
Il clique sur le ok et le vote est fait ; l’interface ne peut plus s’ouvrir ni avec lemême nom, ni avec le même code. Donc, ce n’est pas possible pour une personne de voter plusieurs fois », explique Bibiane Boyom, membre de la commission en charge de l’organisation de ces élections.
« L’application commence à fonctionner à l’heure prévue pour le démarrage des votes et se referme juste à l’heure prévue pour l’arrêt des votes », poursuit-elle. Après avoir découvert ce mode de vote, les électeurs sont plutôt satisfaits. « J’ai voté en environ une minute.
Tel que ça s’est passé, il n’y a pas de possibilité de trafiquer mon choix. Je suis convaincu que ma voix ira effectivement au candidat que j’ai choisi », confie Elie Fotso.
D’après des cadres du Mrc, ce mode de vote permet d’avoir une élection à l’issue de laquelle, le verdict ne saurait être contesté. « Avec ce vote numérique, la transparence est garantie, l’achat des électeurs n’est pas possible, la possibilité de voter plusieurs fois est nulle.
Bien plus quand les opérations de vote sont arrêtées, la machine donne quelques minutes après les résultats. On n’a pas besoin des gens qui viendront encore passer leur temps à dépouiller et faire les décomptes manuellement », précise Me André Marie Tassa, secrétaire de la Fédération régionale du Mrc à l’Ouest.
Pour lui, le prétexte des difficultés qu’il y aurait à mobiliser l’arsenal technologique indispensable pour un ce mode de vote ou encore, l’inexistence du réseau électrique dans certaines localités excentrées du Cameroun, que d’aucuns invoqueraient pour justifier la complexité de son applicabilité dans le contexte camerounais, ne sauraient être un obstacle réel. « Pour l’élection dans le Département de la Mifi, nous avons eu juste besoin de trois ordinateurs courent les rues.
Le logiciel est disponible et demande juste à y être installé. Il est clair que les ordinateurs courent les rues chez nous. En ce qui concerne le problème d’électricité, il suffit juste d’avoir un groupe électrogène ou des plaques solaires », poursuit-il.
A travers ce mode de vote, le Mrc qui a toujours critiqué un système électoral verrouillé, ne permettant aux résultats des élections organisées au Cameroun, de refléter la volonté réelle des électeurs, voudrait manifestement passer un message fort non seulement à Election’s Cameroon (Elecam), organe en charge des élections au Cameroun, mais surtout au régime au pouvoir qu’il accuse d’être au cœur de tous les tripatouillages.