Le phénomène d’abandon des nouveau-nés est devenu monnaie courante dans la région de l’Extrême Nord plus précisément dans la ville de Maroua. Le dernier cas en date, celui du nouveau-né retrouvé à Pitoare un quartier populaire de la ville de Maroua. Le nouveau-né aurait été abandonné par sa génitrice, selon les populations, qui ont retrouvé « le beau petit bébé exposé aux intempéries ».
Une fois retrouvé le bébé a été récupéré et remis aux personnels de l’hôpital régional de Maroua pour des soins appropriés. Depuis que cette situation, personne ne s’est prononcé pour rechercher le bébé. Des enquêtes ont néanmoins été ouvertes pour mettre main sur cette femme qui a exposé son bébé dans un endroit où ce dernier pouvait perdre la vie, ont indiqué les autorités.
L’abandon d’enfants est un phénomène qui a pris de l’ampleur dans cette région de l’Extrême Nord. Depuis quelques temps, pas un mois ne passe sans qu’on retrouve un bébé dans un caniveau ou dans une poubelle.
Une étude réalisée sur le phénomène indique qu’une population d’enfants abandonnés a été reçue dans les Centres social et orphelinats selon le CAED de Yaoundé sur une période de 10 ans, l’auteur de ce travail montre les différents mécanismes qui aboutissent à ce drame au Cameroun.
Un constat bien établi démontre que sur 768 enfants accueillis, 507 étaient abandonnés par leurs parents, soit 66,01% de l’ensemble de l’échantillon. Parmi eux, deux principaux types d’abandons ont été distingués dont 285 cas d’abandons provisoires ou dépannage représentant 37,1% de l’ensemble de l’échantillon et 56,2% par rapport à la population des enfants abandonnés; et 222 cas d’abandons complets ou définitifs représentant 28,9% de l’ensemble de l’échantillon et 43,8% par rapport à la population des enfants abandonnée.
Les principales victimes en sont, les orphelins, les enfants de malades mentaux, les enfants de parents vivants avec le VIH, les enfants de parents ayant perdu leurs emplois, les enfants maltraités, les enfants de la rue, les enfants de familles très nombreuses et pauvres, les enfants de familles en conflit et les enfants en conflit avec la loi.
L’étude démontre une fois de plus que la société africaine est en pleines mutations, ce qui remet en cause les fondements de la société traditionnelle plus garante de la sécurité des enfants et de la stabilité des familles.