Health

Une entreprise suisse veut financer les infrastructures sanitaires à hauteur de 144 milliards FCFA

La société médicale suisse MSCS (Medical Supply Company of Switzerland) a manifesté un vif intérêt pour le secteur de la santé camerounais. Lors d’une audience accordée par le ministre de la Santé publique Malachie Manaouda le 30 avril dernier à Yaoundé, Marco Illy, président de MSCS, a présenté un ambitieux projet d’investissement de 250 millions de dollars (environ 144 milliards FCFA).

Ce plan de développement sanitaire comprend plusieurs volets innovants. L’entreprise helvétique propose d’abord la construction de dix cliniques mobiles, structures pouvant être opérationnelles en seulement huit semaines. Elle envisage également la réalisation d’hôpitaux modulaires de moins de 50 lits utilisant des conteneurs, ainsi qu’un hôpital moderne de 350 lits livré clé en main.

Selon les projections de MSCS, ces nouvelles infrastructures permettraient de prendre en charge 6,5 millions de patients supplémentaires et généreraient environ 12 000 emplois directs. Un potentiel qui a visiblement retenu l’attention du ministre Manaouda, bien que le Cameroun ait actuellement priorisé la professionnalisation des ressources humaines et la réhabilitation des structures existantes.

Interrogée sur la question, Reine Mika, étudiante en médecine à Yaoundé se dit perplexe. “Je suis partagée. D’un côté, c’est bien d’avoir de nouvelles infrastructures, mais de l’autre, je m’inquiète pour la main-d’œuvre locale. Si ces hôpitaux sont construits sans former davantage de médecins et infirmiers camerounais, qui va y travailler ? Le gouvernement doit aussi investir dans la formation, sinon ces structures risquent de dépendre d’experts étrangers.”

Pour Samira, une aide-soignante à Bafoussam : “En tant que professionnelle de santé, je me demande si cet argent ne serait pas mieux utilisé pour améliorer les hôpitaux existants. Beaucoup de centres de santé manquent de matériel de base et de médicaments. Construire de nouveaux bâtiments, c’est bien, mais si on ne règle pas les problèmes actuels, comme les pénuries ou les grèves du personnel, ça ne servira pas à grand-chose.”

Trois modalités de financement sont envisagées par la partie suisse : un prêt concessionnel étalé sur 20 ans, un partenariat public-privé ou un modèle d’investissement progressif permettant au Cameroun d’acquérir progressivement la propriété des infrastructures.

Cet important projet s’inscrit dans une période charnière pour le système de santé camerounais, qui cherche à améliorer son offre de soins tout en maîtrisant ses investissements. La décision finale du gouvernement est attendue avec intérêt, car elle pourrait significativement modifier le paysage sanitaire national.

Gilles Noubissi

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