Une plainte déposée au parlement européen contre les responsables de la Sosucam – La plainte déposée le 5fevrier dernier par la députée européenne Marine Mesure accuse, auprès du Commissaire chargé du Commerce et de la sécurité économique de la Commission Européenne, la Société Sucrière du Cameroun (Sosucam) de répression et atteinte aux droits des travailleurs.
« Je tiens à vous alerter de la répression sans précédent des manifestants du secteur sucrier au Cameroun, dans la localité de Nkoteng, lors des évènements tragiques ayant eu lieu le 4 février 2025. Dans le cadre d’un conflit social opposant des salariés réclamant leurs arriérés à la direction de l’entreprise sucrière SOSUCAM, filiale à 74% du groupe français Somdiaa, les autorités locales ont réprimé les manifestations et diverses sources médiatiques concordantes rapportent plusieurs morts parmi les manifestants », lit-on dans cette lettre déposée le 5 février dernier auprès du Commissaire chargé du Commerce et de la sécurité économique de la Commission Européenne.
Cette plainte fait suite aux émeutes qui ont déclenché entre les employés de la Sosucam et la police le 4 février dernier. Selon les autorités, les manifestations ont fait un morts et plusieurs blessés. En plus 150 hectares de cannes à sucre ont été brulés.
« Au-delà de la répression sanglante de cette manifestation, le rapport d’enquête du Syndicat camerounais des Travailleurs Saisonniers de la Filière Canne Sucre du ler mai 2023 fait état d’une répression syndicale structurelle de la part de la direction de l’entreprise, en violation manifeste des droits fondamentaux des travailleurs, et en particulier la liberté syndicale reconnue par plusieurs textes internationaux de portée universelle. La répression syndicale exercée à la fois par la direction de l’entreprise et les autorités camerounaises rendent la situation particulièrement préoccupante pour les salariés du secteur », dénonce Marina Mesure dans sa requête.
« En application de l’accord de partenariat économique (ARE) liant l’Union européenne au Cameroun, et en vertu des valeurs fondamentales de l’Union reconnues au titre de l’article 2 du Traité sur l’Union européenne parmi lesquelles figure respect des droits humains, la Commission doit prendre pleinement en compte le respect des Droits de l’Homme dans le cadre de ses relations commerciales avec le Cameroun. Le fait que l’entreprise SOSUCAM appartient à un groupe alimentaire dont le siège se situe dans un État membre de l’Union européenne exige une attention d’autant plus importante de la part de vos services en application de la directive 2024/1760 sur le devoir de vigilance des entreprises », précise la députée.
Marina Mesure se veut plus concrète et demande que des actions soient posées. « Compte tenu des éléments précités, pouvez-vous me préciser quelles actions la Commission compte-t-elle entreprendre afin d’assurer le respect des droits des travailleurs de la filière sucrière dans le pays ? En outre, comptez-vous alerter les autorités françaises concernant la responsabilité probable de l’entreprise Somdiaa dans les violations répétées des droits des salariés de la SOSUCAM en application de la directive 2024/1760 ? », demande la dame de 35 ans.