L’entreprise de remise en sachet de ce riz de mauvaise qualité a été détectée par les équipes du Ministere du commerce et des forces de sécurité.
Les équipes du ministère du Commerce viennent de démanteler une usine de remise en sachet du riz avarié à Yaoundé. L’information a été diffusée hier par la cellule de communication de ce département ministériel. On apprend qu’en collaboration avec les services d’enquête de la gendarmerie du Secretariat d’Etat à la Défense, “les équipes de la délégation régionale du Commerce du Centre ont démantelé une usine de réensachage de riz avarié de la société Dany Cristal à Yaoundé, quartier Ahala”.
Une fois découverte, le Ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a instruit d’apposer les scellés à l’usine et de saisir les stocks de riz. Le Ministre a ensuite ordonné la poursuite des saisies dans les entrepôts et boutiques ayant reçu ce riz non conforme, informe la cellule de communication du ministère du commerce.
Luc Magloire Mbarga Atangana a profité de l’occasion pour appeller les populations à éviter d’acheter ce riz impropre à la consommation et à informer les équipes de contrôle sur le terrain ou à contacter le 1502 pour signaler toute présence de ce riz avarié sur le marché, apprend on encore.
Un phénomène qui dure
Ces dernières années, les équipes du ministère du commerce mènent une lutte acharnée contre la contrebande et la contrefaçon. En 2023, les fins limiers de Mbarga Atangana avaient posé des actes mis la main sur plusieurs faussaires.
On se rappelle qu’une quantité énorme de boissons alcoolisées contrefaites, fabriquées dans des conditions d’hygiène exécrables, avait été saisie à Bafoussam.Dans la même ville, une usine de fabrication clandestine de faux vins, liqueurs et autres spiritueux a été démantelée en janvier 2023 au quartier Toungang.
Quelques mois après , plus de 14 000 litres de carburant illicite ont été repérés et confisqués par les autorités chargées de la lutte contre la vente de produits pétroliers de contrebande dans la région de l’Est.
En décembre 2022, 680 litres de formol de contrebande ont été saisis à Ekok, dans la région du Sud-Ouest. En novembre 2022, des médicaments contrefaits d’une valeur estimée à 117 millions FCFA ont été brûlés à Bertoua…
Portées par l’appât du gain et/ou par la misère, contrefaçon et contrebande sont là. Provocantes, insolentes, effrontées, elles s’étalent au grand jour, dans la boutique du plus modeste brocanteur, comme dans l’hôtel princier du grand marchand. Partout, contrefacteurs et contrebandiers ont une maxime: «Nous ne choisissons pas les affaires, mais les affaires nous choisissent». La logique de l’entreprenariat criminel et la vision des parrains sont empreintes d’un ultralibéralisme radical. Les règles sont dictées et imposées par les affaires, par l’obligation de faire du profit et de vaincre la concurrence. Le reste ne compte pas. Le reste n’existe pas. Ne pas payer ses impôts, copier secrètement des procédés de fabrication et vendre sous une marque usurpée, voilà désormais la «norme».
C’est ainsi que «le système» accroît ses profits, conforte sa toute-puissance et se pose en avant-garde criminelle de l’économie nationale, sous l’effet de l’internationalisation des échanges et des mutations technologiques. D’après un rapport publié en début décembre 2017 par le ministère camerounais des Finances, le Cameroun perd annuellement plus de 100 milliards FCFA en raison de la contrebande et la contrefaçon, lesquelles touchent à tous les secteurs d’activités du pays.
La lutte contre ces fléaux constitue donc un défi majeur, dont les enjeux dépassent largement la seule profitabilité des entreprises pour concerner désormais l’emploi dans notre pays et la sécurité des consommateurs. Sur le plan national, des moyens importants ont été mis en place. Cependant, l’ampleur du phénomène, ses répercussions sociales et économiques, appellent à poursuivre l’effort. Elles appellent surtout à éclairer et relever le défi politique représenté aujourd’hui par la contrefaçon et la contrebande.