Ces personnes ont été arrêtées sur la base de fausses dénonciations
Aladji Dalan ancien président du Comité de vigilance dans
l’arrondissement de Kolofata, département du Mayo Sava dans la région de l’Extrême Nord du Cameroun a coulé les larmes le 20 juillet 2022
suite à la décision portant son acquittement. Une sentence prise par
le tribunal militaire de Yaoundé. Ce conseiller municipal à la commune
de Kolofata va retrouver la liberté dans les prochains jours après la
décision qui l’acquitte ainsi que quatre autres de ses coaccusés. Ils
étaient poursuivis devant le tribunal militaire de Yaoundé pour” financement de terrorisme, notamment de complicité avec les membres de la secte Boko Haram.
Leur libération intervient après 14 mois de détention préventive à la prison centrale de Yaoundé pour les faits qu’ils niaient toujours devant le tribunal militaire de Yaoundé
depuis l’ouverture de leur audience.
Le 19 janvier dernier lors d’une
audience, Aladji Dala avait coulé les larmes devant le tribunal
prétextant que ses malheurs étaient liés au fait qu’il avait décidé
d’abandonner depuis 2014 son poste de président du Comité de vigilance
à Kolofota« En tant que citoyen camerounais j’ai aidé les militaires
Camerounais, avec de bons renseignements. Ces informations mises à la disposition de notre armée ont contribué é réduire la capacité de
nuisance de Boko Haram dans la localité de Kolofata. Je suis polygame
et père de plusieurs enfants, je ne sais pas comment mes enfants
vivent aujourd’hui.
On m’a interpellé sans aucun mandat sans me dire ce qui m’est reproché. J’ai été gardé pendant plus de trois semaines au Secrétariat d’Etat à la
défense sans me donner la possibilité de rencontrer un avocat ou de
parler avec un membre de ma famille.
Ensuite j’ai été envoyé en prison
pour financement de terrorisme. Comment je peux financer le terrorisme
alors que je n’ai pas assez de moyens pour subvenir à mes besoins ? Depuis que j’ai décidé de
démissionner comme membre du Comité de vigilance, j’ai commencé à
subir les menaces des autorités de Kolofata” relate t-il.
Cet ancien président du Comité de vigilance avait fui son village pour aller se réfugier dans la ville de Douala. C’est à Douala qu’il a été
interpellé en mai 2021 avec un de ses « complices ». Les trois autres
prévenus ont été interpellés en mai 2021 à Kolofota.
Ces cinq présumés
complices de Boko Haram ont été transférés à Yaoundé où ils sont
actuellement jugés. Leur audience a été renvoyée au 16 février
2022 pour la suite de l’audition des prévenus. Depuis le déclenchement
de la guerre contre Boko Haram, des personnes ont souvent été
interpellées, envoyées en prison, avant d’être relaxées plusieurs.
Dans cette zone en conflit, parfois les personnes sont qualifiées de
terroristes sur la base des dénonciations fallacieuses.
Les faits soulevés
montrent que les droits des personnes sont violés notamment sur leur interpellation
sans mandat ou sans motif valable. Unene violation de leurs droits
fondamentaux.
Notamment
l’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et
politiques qui stipule. : « Tout individu victime d’arrestation ou de
détention illégale a droit à réparation ».