Dans les unités plusieurs usagers doivent attendre au moins deux jours pour se voir établir un récépissé.
Le Commissariat central numéro 1 de la ville de Yaoundé est bondé de monde comme à l’accoutumée. Ce jeudi 17 août 2023, lorsque l’équipe de MMF se rend sur le terrain, l’ambiance est particulièrement lourde. Pourquoi ? Certains usagers ont déposé leur dossier depuis hier, mais ils n’ont pas encore été reçus. ” Je suis venu hier vers 11 h, j’ai déposé mon dossier. J’ai attendu jusqu’à l’heure de fermeture et on nous a dit de repasser le lendemain. Voyez-vous, il est 12 h passés, je n’ai pas encore été reçu” , déplore un demandeur de CNI.
Même calvaire pour ceux qui viennent pour proroger la validité de leur récépissé. ” C’est très bizarre, j’ai un récépissé depuis 2020. Il faut que je vienne le proroger à chaque fois. Et ce matin j’arrive ici pour la prorogation, il faut que j’attende encore 5 heures sur place”, se lamente un autre usager.
Si certains demandeurs de CNI sont obligés de faire la queue devant le service de ce commissariat de sécurité publique, c’est parce que les autorités en charge de l’identification dans cette unité de police, y ont créé des poches de corruption. ” Vous arrivez tôt le matin, on vous fait attendre mais curieusement il y a des gens qui viennent après vous, on les reçoit moyennant un billet de 1000F ou 2000″, explique un usager.
Rupture de production
Selon une source rencontrée, le vrai problème des Cartes Nationale d’identité c’est que la production est en quasi rupture. ” On a produit très peu de cartes depuis la mise en place du nouveau système. Ce qui fait qu’actuellement ce sont les cartes de 2020 qui sont en train de sortir”, rapporte notre source qui ajoute que ” Si vous voyez quelq’un avec une carte déposée après 2020 et qui est déjà disponible, la personne a due passer par d’autres moyens pour avoir sa CNI”. Et ces moyens sont là corruption. Plusieurs usagers affirment avoir déboursé autour de 30 à 50 mille FCFA pour se procurer une carte. Officiellement le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele avait expliqué que cette situation est due au fait que plusieurs camerounais possèdent la double identité. Une affirmation battue en brèche par toutes les sources rencontrées au niveau des services de l’identification.
A.A