À Maroua, la marche de soutien au président Paul Biya organisée ce jour a révélé une mobilisation décevante des jeunes, laissant perplexes les responsables du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) dans la région. Ce faible engouement à la veille du 6 novembre, date symbolique du pouvoir présidentiel, soulève plusieurs questions au sein du parti et parmi les observateurs politiques locaux.
La faible affluence de la jeunesse, censée incarner le dynamisme et l’avenir du pays, pousse certains cadres du RDPC à s’interroger sur les raisons de ce désintérêt. Pourquoi les jeunes, traditionnellement mobilisés pour de telles manifestations, semblent-ils aujourd’hui moins enclins à répondre aux appels du parti ? Trois hypothèses se dessinent et reflètent des enjeux cruciaux pour l’avenir du RDPC dans cette région.
Désintérêt pour la politique ?
La première question qui se pose est celle du désintérêt croissant des jeunes pour la politique en général. Dans le Diamaré, beaucoup de jeunes se sentent déconnectés des discours et des projets politiques, qu’ils jugent éloignés de leurs préoccupations quotidiennes. Confrontés aux défis économiques et à la précarité, certains voient la politique comme un domaine qui n’apporte pas de solutions concrètes à leurs problèmes. Cette désillusion pourrait expliquer en partie la faible participation observée ce jour.
Le RDPC, en perte de popularité ?Une autre hypothèse plus préoccupante pour le parti concerne le RDPC lui-même. Au fil des années, certains jeunes ont pu estimer que le RDPC ne répondait pas suffisamment à leurs attentes en matière de perspectives d’avenir, de création d’emplois, ou encore de soutien aux initiatives locales. Ce recul de l’engagement pourrait refléter une prise de distance des jeunes vis-à-vis du parti au pouvoir, perçu comme déconnecté de leurs aspirations et besoins.
Les défis pour le RDPC dans le DiamaréFace à cette situation, les responsables locaux du RDPC sont conscients de la nécessité de redoubler d’efforts pour renouer avec une jeunesse qui pourrait décider de se détourner des urnes. Le faible taux de participation lors de cette marche doit servir de signal d’alarme pour le parti, l’incitant à mieux écouter les jeunes et à adapter son discours pour répondre aux préoccupations de cette nouvelle génération.
Ce 6 novembre, le RDPC devra plus que jamais se pencher sur ces signaux de désaffection et œuvrer pour ne pas perdre l’adhésion d’une jeunesse qui incarne l’avenir du Cameroun et dont l’engagement est essentiel pour l’unité et le dynamisme du pays.