Laissé sur la véranda dans la nuit de samedi à dimanche, Jérôme T., 64 ans, a rendu l’âme dans la cour de son fils en l’absence de ce dernier.
Jean-Jules T., cadre chez un concessionnaire automobile de la place, avait pris des dispositions pour que son père soit opéré lundi dernier à Douala. Ce dernier, installé dans son village, présentait ces derniers temps un état de santé préoccupant. Après une occasion manquée la veille papa Jérôme trouve finalement une voiture pour arriver à Douala samedi dernier. Il est récupéré par un petit-fils (neveu de Jean-Jules) au lieu-dit Carrefour cité PK 8 et conduit au domicile de son fils à Bonamoussadi. En tout cas jusqu’à la véranda, où l’accompagnateur le laisse après avoir frappé à la porte.
Jean Jules qui l’attendait vendredi a entre-temps été mis en mission. Il cherche à joindre son géniteur au téléphone en raison de cet imprévu, sans succès. Il va donc laisser les consignes et de l’argent à son épouse Marie-Jocelyne, pour l’achat des médicaments mentionnés sur une ordonnance, entre autres. Le sexagénaire arrivé, et installé à la véranda ou un repas lui est servi. Dans la maison, sa bru et d’autres neveux de son fils. L’un d’eux expliquera que la maîtresse de maison, a interdit qu’on fasse entrer son beau-père. “Il va attendre son fils”. Face à la situation, les enfants essaient de joindre leur oncle… sans succès.
En outre, aucun des remèdes prescrits ne sera acheté finalement. Jérôme T va s’allonger sur un canapé sur la véranda.
Dans la nuit, il a dû être pris d’un malaise. Le neveu témoigne qu’on l’a entendu frapper à la porte, mais l’interdiction de Marie-jocelyne était toujours en vigueur.
Dimanche vers 9h, la maisonnée s’éveille. Un des neveux ouvre la porte et découvre son grand-père allongé dans la cour, en direction du portail. Le vieil homme respire encore mais son souffle et rauque. Il expire dans la foulée. Cette fois, la tentative de joindre Jean-Jules est fructueuse. “Grand-père est mort”. L’homme met un temps considérable à digérer cette information. Il demande ce qui s’est passé. Puis il appelle son épouse et lui demande de quitter le domicile (en y laissant les deux enfants) avant son retour, si elle ne veut pas qu’il commette un meurtre. Ce qu’elle fait.
Plus tard, l’autopsie montrera que papa Jérôme est mort de suite d’une hernie étranglée. Son corps a été déposé à la morgue de l’hôpital de district de Deido. On reste sans nouvelles de Marie-Jocelyne, qui n’a pas regagné sa concession familiale à Pk 10.
Source : Cameroon Tribune