Alors que le rapport de la Chambre des comptes de la cour suprême, a désigné les présumés coupables dans la gestion des 180 milliards de Fcfa des fonds covid, tout semble bloqué.
Plusieurs organes de presse ont d’ailleurs fait des révélations explosives, sur la gestion des fonds covid 19, épinglant au passage, certains membres du gouvernement, hommes d’affaires et hommes politiques.
Un véritable feuilleton, avec en jeu, près de 200 milliards de Fcfa. Rappelons que c’est par le décret du premier ministre, en date du 22 juillet 2020, que le budget de 180 milliards de francs cfa, au profit de 24 administrations est mis en place pour lutter contre le covid 19.
Pourtant, depuis le rapport de la chambre des comptes sur la gestion des fonds covid 19, qui a fait l’effet d’une véritable bombe politico-financière au niveau national, tout semble à l’arrêt, voire enterré et classé sans suite. Par ailleurs, malgré le dépôt du rapport de la Chambre des comptes, sur le covid 19; au Parlement, la Cour suprême a bloqué la suite de la procédure. conséquence: le débat prévu à l’Assemblée nationale en plénière, n’a jamais eu lieu.
Pourtant les faits reprochés sont d’une gravité extrême, mettant en jeu, non seulement la santé des populations, l’équité et la justice sociale en faveur des populations défavorisées mais aussi la spoliation des fonds publics caractérisée par un détournement massif de l’argent des contribuables. Revenons sur les faits.
Sur la base de ces investigations, la Chambre des Comptes recommande l’ouverture de 10 procédures judiciaires pour détournement de fonds publics, 30 procédures judiciaires pour faute de gestion et une procédure judiciaire pour gestion de fait. Soit au total 41 procédures judiciaires à l’encontre des gestionnaires et hommes d’affaires bien identifiés.
Pas moins. Les ministres concernés sont principalement le ministre de la Santé publique, le ministre de la Recherche Scientifique et le ministre du Commerce.
Les faits qui leur sont reprochés sont entre autres:-L’achat de 1 400 000 tests de dépistage facturé à 17 500 francs l’unité au lieu de 7084 francs CFA pour une perte sèche de 14 milliards de francs CFA;- Les marchés fictifs et les livraisons fictives;
-Le détournement du matériel
-Le manque de transparence dans l’attribution des marchés pour l’acquisition des équipements de protection individuelle et les actions médiatiques. A toutes ces dénonciations vont s’ajouter le quasi monopole de la fourniture des tests de dépistage pour un montant de 24 milliards de francs Cfa à la société Medilin Medical, appartenant à l’homme d’affaires Mohamadou Dabo, proche du ministre de la Santé Publique Malachie Manaouda.
Face à la gravité des faits le ministre des Finances saisit le 16 mars 2021, le président de la République pour l’informer des constats faits par la chambre des comptes et les bailleurs de fonds. A la suite de ces faits, le président Paul Biya ordonne au ministre de la Justice Garde des Sceaux, à travers le secrétaire général de la présidence de la République, par lettre en date du 6 août 2021, l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre les auteurs, co-auteurs et complices de cette gabégie financière, formellement identifiés par la juridiction des comptes.
Il crée en même temps le 31 mars 2021, la Task Force présidée par son secrétaire général pour arrêter la saignée financière. Ce qui sera effectif. Pour des projections des dépenses anti COVID 19 pour 2021, de 200 milliards de francs Cfa, la Task Force va autoriser uniquement 30 milliards de francs Cfa. Une bouffée d’oxygène pour le budget de l’État par ces temps de rareté des ressources.
Ce qui semble pour le moins curieux, c’est que malgré le fait que l’activité de la Task Force soit intervenue après le scandale Covidgate, révélé par la juridiction des comptes, l’on assiste à un amalgame incriminant les membres de la Task force et principalement le secrétaire général de la présidence.