À l’initiative de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, un séminaire vient de mettre en exergue les dégâts des Fake News dans nos sociétés aujourd’hui.
C’est le gratin politique et diplomatique du Cameroun qui s’est retrouvé à Yaoundé hier jeudi. Sur la pannel à l’hôtel Hilton, deux membres du Gouvernement et pas des moindres.
Le ministre de la Communication René Emmanuel SADI, Minette Libom Li Likeng des postes et télécommunications, Philippe Vandame, le chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, l’ambassadeur de France au Cameroun, les représentants de plusieurs pays comme l’Allemagne, l’Angleterre, le Canada ou les États Unis.
Tous participants au séminaire national sur le thème” les partenaires internationaux face à la désinformation”. Une réflexion dans la continuité des échanges et ateliers déjà tenus sur une problématique qui préoccupe au plus haut point les États et pour lequel l’union européenne et le Cameroun multiplient les initiatives.
Dans son intervention, la ministre des postes et télécommunications Minette Libom Li Likeng a parlé d’un phénomène préoccupant notamment dans la politique, l’économie. Si la désinformation est un vieux fléau a t’elle expliqué, “son alliance avec les Technologies de l’information et de la communication a renforcé son venin”.
Tactique pour augmenter la visibilité des sites et plateformes, la désinformation présente divers visages: les deepfake, les contenus imposteurs, les images hors contextes… A énuméré la Minpostel. Non sans reconnaître que le mal se métamorphose avec la création des contenus complexes à cerner grâce à l’intelligence artificielle. Cadre réglementaire.
Au plan des actions du Cameroun face à ce problème, le pays a une politique de sécurité de son cyber espace.
Elle est portée par la loi de 2010 sur la cyber sécurité. Une Loi en cours d’actualité pour l’adapter aux évolutions en matière de technologies, les dispositions du code pénal qui répriment les fausses informations. Tout cela appuyé par la convention de Budapest sur les infractions liées à la fraude en matière d’information.
Au plan institutionnel, les structures de l’État comme la Délégation générale à la Sûreté nationale, le Secrétariat d’État à la Défense, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC) sont autant d’instances qui participent à barrer la voie à la désinformation détaille Minette Libom Li Likeng.
Lançant officiellement le séminaire, le ministre de la communication a souhaité que ” la presse sache se remettre en question, qu’elle sache que si elle peut construire, elle peut aussi déconstruire” par la désinformation. René Emmanuel SADI a lancé ensuite un appel à une auto régulation professionnelle des journalistes.S’en sont suivi des travaux en ateliers autour de deux sous thèmes.
D’une part , les conséquences de la Désinformation pour les États et la diplomatie et Quelles stratégies Pour mettre en place une action coordonnée , concertée et efficace des États et partenaires internationaux contre la désinformation.
Parmi les recommandations issues de ces travaux de groupes, la mise en place d’une plateforme d’alerte sur les Fake News, la formalisation dans les systèmes éducatifs de l’Education aux médias et à l’information, le renforcement de l’équité dans l’ouverture des institutions aux médias, l’application rigoureuse des dispositions réglementaires existantes en matière de répression de la désinformation.
Des travaux au terme desquels, l’ambassadeur chef de la délégation de l’Union européenne a reconnu que le chantier est encore assez long. Et qu’il vient à peine de commencer.