Le président de la République vient de prononcer son traditionnel discours de fin d’année, pendant son allocution, Paul Biya a indiqué que les inondations qui frappent une partie de l’Extrême-Nord sont « difficilement imprévisibles ». Une affirmation non fondée, qui semblait vouloir dissimuler les promesses non tenues envers les populations de cette région.
Parlant des évènements malheureux survenus en 2024, Paul Biya a indiqué que : « nous avons également déploré de nombreuses victimes du fait des catastrophes naturelles. Le drame de la falaise de Dschang et les inondations survenues dans la région de l’Extrême-Nord, témoignent des conséquences auxquelles nous exposent de plus en plus les changements climatiques », a lancé le président de la République, avant d’ajouter : « bien que ces inondations soient, pour la plupart, difficilement prévisibles, il est impératif d’intensifier nos efforts pour prévenir ou réduire les dégâts qu’elles causent ».
Une déclaration qui frise pas la mauvaise foi et dévoile la volonté du chef de l’Etat de dissimuler ses engagements vis-à-vis des populations de cette région du pays. Depuis une vingtaine d’années, la région de l’Extrême-Nord du Cameroun subit des inondations dévastatrices qui privent des milliers de personnes de leur logement, sèment la mort et la désolation.
En 2012, les inondations dans la localité de Maga avait fait 60 000 victimes dont plus de 12 000 familles. Aux côtés des victimes de ces inondations, la même année, le président Paul Biya, alors en avait promis la construction d’une digue-route de 330 km allant de Gobo jusqu’à Kousséri, ville frontalière du Tchad et chef-lieu du Logone-et-Chari. 12 ans plus tard, rien n’a été réalisé, alors que Paul Biya vient encore de prescrire : « un plan spécifique de construction et de rénovation des différentes infrastructures de protection contre les inondations ».
