La chanteuse était l’invitée de l’émission Jet Privé sur la Crtv dimanche dernier.
Pour son édition de ce dimanche 3 septembre 2023, l’émission ” JET PRIVÉ” est allée chercher une pépite de la musique Camerounaise. Il s’agit de Dora DECCA. Face à FLORIDA, la chanteuse de makossa s’est lâché sur l’actualité culturelle, sa vie privée mais également sur l’actualité politique de son pays.
Répondant à une question sur la situation politique du Cameroun aujourd’hui, Dora DECCA n’y va pas du dos de la cuillère. ” Le Cameroun va mal. Très très mal. On disait avant que la chanson a tendance à adoucir les mœurs. Est-ce que c’est en passant par là qu’on peut adoucir ce qui se passe? je ne sais pas . Ce que je sais en tous cas c’est que nous avons perdu réellement notre histoire. Quand je pense au Cameroun, il y a le tribalisme qui s’est installé avec une violence qui dit pas son nom. C’est parce qu’on connait pas notre histoire. Quand on parle de anglophones/ francophones ça veut dire quoi ? On se définit d’abord comme des anglais ? On se définit d’abord comme étant des francophones ? À partir de ce moment là je pense qu’on se divise tout simplement.” Dora DECCA qui était habillée en noir sur le plateau a dit l’avoir fait pour dénoncer les victimes des évictions du quartier Dikolo dans le premier arrondissement de Douala ( cette zone où des centaines de familles ont été deguerpies sur la base d’une Déclaration d’utilité publique illégale annulée plutard par la justice).
” Quand on voit ces choses là, je sais pas ce qui se passe parce que je suis pas au pays et je n’ai pas été dans le dossier mais c’est le genre de choses qui sépare les gens. Que vous le vouliez ou non à ce moment là. L’argent a pris un tel pouvoir que ces familles qui pleurent et derrière, on vous dit que les politiques y sont pour quelque chose. Quel politique ? Est-ce que c’est seulement le politique de Yaoundé ? Est-ce que c’est aussi la politique du pays ? Est ce qu’on s’est levé comme un seul homme pour dire non à ça ? Aujourd’hui c’est Dikolo Demain ça va être ailleurs. Là pour l’instant c’est Dikolo, quand ça va venir à Deido c’est pas grave et ça va prendre, ça va prendre et ça va arriver à Bafoussam, ça va arriver ailleurs dans toutes les villes . Ce genre de problème, il faut se lever comme un seul homme et dire Non! ” a t- elle tranché.
Que faire ?
L’auteure compositrice pense qu’il faut ” amener les camerounais à voir ce qui nous unit.” Dora ajoute lorsqu’on lui demande d’aller plus loin dans les solutions” on va passer dessus parce que je suis mal. Ce qui se passe au pays ça va pas. Il faut le dire. Faut pouvoir le dire . Avec tout le respect que je dois à tout ce monde. Je sais pas qui a pris l’argent mais ce que je sais c’est que c’est pas inhumain ce qu’on voit là. C’est inhumain” conclue t-elle.
Soeur cadette de Ben et Grâce, Dora DECCA est née au Cameroun. Elle y a fait ses études au lycée technique de Bassa avant d’aller en France où elle est installée depuis les années 2000 pour son baccalauréat. Elle est auteur de trois albums de Makossa dont le premier sorti en 2002 est Aphrodite” produit par JPS productions.